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Dim 6 Sep - 16:43
Au fond des tombes, sous les voûtes secrètes de la ville, et dans l'intimité de ses tripes labyrinthiques , résonne un cœur palpitant, bruyant.

Ronronnante, vibrant, il est des salles où les tuyaux serpentent et donnent vie, impies,ou la graisse macule les murs comme sang d'une salle d'accouchement, au cris de nouveau nés métallique, anarchie naissante et fils bâtards de cette nouvelle ère d'industrie. Si l'Angleterre s'abroge de la maternité de cette Industrie florissante, qu'elle prenne garde aux non-reconnus de la fratrie. L'acier résonne dans tout les crânes, et dans un lieu comme celui ou tu demeures tels un rat depuis ton exil, il est organique.

Tu plonges les mains dans les cuves emplies de matrice noire, glissante, gluante..ton visage en est couvert, impassible. Tu en sors un amas de métal, au chrome luisant sous tes doigts qui ôtent ce placentas surfait de la cuirasse, n'en laissant qu'une fine couche sur la face extérieure. Les pas couvert des vrombissements de bourdon permanent, tu retournes en ton lieu de gîte journalier, ta salle de travail, t'affairant sur une mécanique améliorée qui ne verra officiellement le jour que des années après ta machine épaisse, lourde, et aux hurlements de bête cauchemardesque.


Parmi les armes, tu espères que cette nouvelle création sera remarquée par sa rapidité et sa taille. Plus vive qu'un cheval, plus dangereuse qu'une bête, et plus maniable que tout les fiacres des capitales mondiales. Une arme de cavalerie pour écraser une armée humaine comme équivaloir un bataillon de monstre. Tu t'affaires, accroupie, couchée, penchée, pour que chaque pièce trouve sa place comme le plan inscrit en ta matière grise, chaque vis, boulon...une machine qui se doit née du meilleur de ton époque, marié à tes plus obscurs rêves de course-poursuite dans les mangroves..de ces éclats de fer,explosant près de ton visage..ce grognement..si sourd..

Tu secoues le visage, renifle en essuyant ton nez, l'ornant d'une nouvelle couche de patine noire et grasse, comme pour dissimuler la peau fine et sèche, macabrement pâle et pourtant étrangèrement mate qui se trouve en dessous.

Les traces d'une enfance sous le soleil, parmi les arbres fous et l'air encore frais, les senteurs du printemps, et le vent dans une longue chevelure aux boucles rondes. Tu soupires, tes yeux bruns perdus dans le vague, et ta langue vient humidifier ta lèvre abîmée, comme pour y goûter les souvenirs sucrés de ta Floride maternelle. Tes paupières se ferment, comme tu le décide pour ta mémoire, et un signe de tête que tu octroies à ton reflet, un froncement de tes sourcils noircis , dit adieu a ce passé absous, cette maison sans le sous, cette mère sans amour.

Parmi les tintements d'horloge, les roulements a bille des machines, les vibrations mécaniques et la respiration secrète de la ville de Paris, tu te relèves, lève le nez et contemple la pièce, cet atelier étrange ou tu côtoies une bien plus étrange créature encore, qui désormais fais du décors de ta nouvelle vie, la famille que tu n'avais jamais espéré avoir, en dehors du monde humain tels que l'offre sa première apparence. Les rouages, l'odeur du cuivre et le goût du plombs n'est que des plus doux souvenirs, ton sommeil n'est plus piraté,mais souligné de son accent, que tu parjures pourtant à chaque instant. Comme tu te damnerais..  

Tu l'observes, perdue dans tes pensés,nageant dans la brume dont tu entoures ton visage pour l'endurcir, inspirant le goudron jusque te pourrir davantage de l'intérieur, te blottissant dans ce cocon de noirceur chaude. Et tu la rejoins, ôtant un gant de cuir épais, abîmé d'une main, pour en révéler son contenant fin. Tes doigts viennent saisir la cigarette qui meure entre tes lèvres tachées,avant de tu ne la lui tende.

« - ouvre le bec. T'as les mains prises. »
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Dog
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Lun 7 Sep - 18:48
Parfois, je me dis que tout ce qui m'est arrivé ne découle de rien, si ce n'est le Hasard. S'il n'avait pas mis son foutu grain de sel là dedans, ma vie ne ce serait jamais changé en bordel monstre. Quand je pense que la plupart des gens ont une franche tendance à confondre le hasard et la chance ou bien à dire « Putain, quelle coïncidence amusante ! » alors que pas du tout, au contraire Le hasard n'a rien à voir avec la chance, la chance est un quelque chose bien à part, un événement purement positif, le truc qui peut vous faire sautiller sur place avec l'air un peu con lorsqu'elle joue son rôle. Le hasard quant à lui frappe quand on s'y attend le moins, il peut être positif ou bien terriblement négatif, vous assommer d'un coup de gourdin bien placé, radicalement, droit entre les deux yeux ou bien vous donner l'opportunité de votre existence..

Encore aujourd'hui je n'saurais pas dire duquel des deux je tenais ma situation, pour sur, mais ils y étaient pour quelque chose à n'en pas douter. Un d'es tours malins et bien glissé entre deux bribes d'une vie tout à fait ordinaire, un tournant extraordinaire. De quoi n'en pas revenir entière.

Certains se plaisaient à penser, le front plissé et l'air académique à en faire vomir, que le hasard n'est que conséquences, causes, événements réglés comme des horloges, dans un monde où chaque petite chose était millimétrée dans le quotidien le plus blasant qui soit, des gens qui avancent comme des automates sous un ciel prédit à la seconde près, au nombre de goutte de pluie par centimètre carré de nuage déjà pré déterminé. On vit, on meurt, et entre temps, il nous arrive des tas d'emmerdes. Ce qu'on appelle hasard ne serait alors que la conséquence « logique » de causes que ne nous pouvons pas identifier, il naîtrait alors de l'ignorance humaine, de notre inaptitude à comprendre sa provenance. Ce que l'on ignore, est nommé hasard, pourtant, il est logique, mathématique, analysable. Comme chaque chose dans ce putain d'univers.

D'autres encore aiment à se dire que le hasard est pareil à une entité, une force chaotique, une lutte de puissance, une tension magique entre un être et le monde, une sorte de point de rencontre qui fasse qu'à cet endroit, il y ait distorsion, un coup de pouce incroyable filé par un plan physique lassé par sa propre monotonie. Cette tension ferait alors surgir, poussée par une volonté, ou bien indépendante, des faits simultanés à peine imaginables. Comme issus des scénarios rêvés les plus fous, des films en amateurs que nous construisons sous le scalpe surchauffé du théâtre de nos crânes avant de plonger dans notre paradis onirique.

Lorsque cela survient, nous n'osons plus y croire, nous sommes bouche bée, ou bien, conscients d'une certaine manière que c'est un majeur dressé face à l'ordre établi, nous éclatons d'un rire presque dément en écrasant notre main sur notre gueule étirée d'un sourire presque malsain.

C'est c'qui était en train de m'arriver. J'avais pas trouvé l'El Dorado, ni eu le poste de l'année, mais j'étais tellement heureuse d'avoir un truc à faire de ma vie que j'en avais plus rien à foutre.

Clef à la main, la paume à même le cuivre, je jubilais, façonnais une vie artificielle en plongeant mes mains couverte de suie à l’intérieur même de la structure métallisée. Je pouvais presque l'enserrer dans mes bras, mon gosse créé par mes doigts rendus orangés par la rouille, le bercer sans qu'il ne sombre dans le sommeil dérangeant propres aux bipèdes organiques. Lui n'avait pas besoin de cet instant de veille, de ces moments d'accalmies, primordiaux pour l'intégrité mentale des descendants des primates.

Ouais, il était parfait, et j'étais sa génitrice, créatrice euphorique d'une œuvre bien supérieure à celle du Lord psychostase et parricide. Pourquoi est ce que j'aurais honte de me comparer à son vieux visage flétri par le temps ? Ne disait il pas lui même dans son best seller vendu quinze dollars l'unité qu'il avait créé l'homme à son image ?

Ça devait être un sacré fils de pute.

Mais peu m'importait, plongé dans mes pensées, seuls les mots prononcés avec le pire des accents de la côte Est pouvaient me faire émerger de mes dérives mégalos. Elle était là, elle me fixait de ses iris aussi noirs que la crasse qui recouvrait mes bras, et j'aurais presque pu penser qu'elle allait arbitrairement m'en coller une avant qu'elle ne m'ordonne presque d'ouvrir la bouche en tenant sa clope allumée entre ses ongles libres du cuir marronâtre de nos gantelets de sécurité.

Surprise, j’obtempérais, attrapais le filtre entre mes dents, inspira la brume goudronnée au plus profonds de mes poumons, où je l'y conservais autant que faire se pouvait, profitant de cette courte pause pour fermer un court instant mes paupières, avant que, doucement, à ma gorge et mes narines ne relâchent un panache de fumée opalescente désireuse d'atteindre le plafond terne de notre atelier.

« Gracias. T'peux en prendre une dans mon manteau, 'Doit être posée par là bas »

D'un mouvement de menton, j'indiquais la veste élimée gisant sur le sol désordonné, celle qui me réchauffait bien moins encore que ma couverture charbonnée, et détourna la tête pour me remettre à mon ouvrage.

A peine quelques secondes.

Parce qu'elle me fixait encore, sans que je ne saurais dire pour quelle raison, tant mon esprit déjà embrumé par ce que je forgeais était occupé à me coller une gifle pour que recroise une nouvelle fois son regard pierre-de-lave, une tentative à laquelle j'essayais de me dérober.

Mais finalement, nan, j'allais pas m'empêcher d'là regarder, pour deux simples raisons : primo c'était pas désagréable, secundo j'avais pas grand chose de plus intéressant à foutre.

Alors c'est ce que je fis, adossée à l'armature auburn, je détaillais un court instant l'Américaine, de ses bottes noirâtres jusqu'à ses joues creusées, avant que ma voix ne résonne au milieu des engrenages rutilants de notre future progéniture en écorchant sa langue natale.

« Y'a un problème ? J't'ai volé un outil sans faire gaffe ? »
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Jack S. Vasquez
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Jack S. Vasquez
Jack S. Vasquez
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Jack S. Vasquez
Lun 7 Sep - 21:51
L'air est lourd, humide et chaud, dans ce lieu reculé, dont les plupart des portes sont d'ors et déjà immergés, ou écroulés. Certains piliers porteurs ne sont plus que pierres empilés entre sol, et plafond. Combien de pas grouillent au dessus de vos têtes, de bâtiments se construisent. Ils ne savent rien. Votre demeure est une parfaite métaphore du fonctionnement politique du monde.

A la surface, la plèbe pullule, passe, repasse, sans se rendre compte de ce qui arrive à ce monde..tandis que vous..vous, dans les méandres sombres et obscurs, dans l'envers du décors sans qui tout s'écroule..Vous vous prenez la réalité de plein fouet dans la gueule. Tu envies leur insouciance, tout aussi consciente, que des créatures que vous combattez ; légion sont-elles à ne pas posséder de corps. L'alcoolisme latent, la violence des rues et des foyers..la misère. Là..on peut au moins les transpercer, les brûler, les désassembler. Ces monstres sont finalement moins vicieux que les fleurs de pourritures qui fleurissent dans la société qui vous surplombe, écartant leurs pétales putréfiés à l'odeur moite de maladie.

Toi et Jack, et tout les autres, êtes de ceux qui se sont fait sortir de ce bourbier infect, de ces environnements cruels, pour aider à les démolir, pièce par pièce. Réunies dans la même pièce de travail, la cadienne et la mexicaine. Tu as donc l'habitude de son accent, bien qu'il soit fort différent de l'hispanique qui à déjà traversé tes tympans, et que tu n'as jamais compris.

Sous son regard interloqué, tu te penches quand même pour lui glisser le filtre entre ses lèvres qui marquent déjà le papier d'une couleur sombre qui capte ton regard davantage que sa voix n'atteins tes oreilles, et tu restes bêtement, le regard bovin, posé sur ses lèvres aux reflets de goudron. Tu les vois bouger, sans vraiment écouter..

C'est comme un balancement de clef, hypnotisant, et replongeant, 'envoyant au fond du trou, à la poursuite de souvenirs que tu espères, les nuits les plus sombres, faire fuir avec la lourdeur de l'alcool dont tu imbibes ton corps frêle. Comme ta mère, que tu fuis par la même échappatoire que celle qui à fait d'elle, ton plus mauvais reflet d'enfance.
Tu coures, pour lui échapper une nouvelle fois alors que les plaies de ton dos sont encore enflammées de la dernière fois. Tes pas se rythment d'un bruit spongieux, alors qu'ils volent au dessus de ces marécages, et tu fuis, loin de la petite baraque en bord du fleuve Saint-John.

Ton souffle te manque, et ta poitrine encore enfantine te brûle. Tu n'es pas une athlète, seulement un gosse effrayé, et quand tu l'entends s'époumoner d'une voix rendue rauque ,tu plies les jambes, te roule en boule, les doigts agrippants les courtes mèches ébouriffées qui rebiquent sur ton crâne. Tu n'as jamais eu le droit de les laisser pousser. Le syndrome de blanche-neige.. Alors tu pries, non pas son dieu, mais tout les tiens..tu serres les doigts, essais de faire taire ton cœur tambourinant jusque la savoir loin de toi..

Quand tu as rouvert les yeux, cette fois là, un énorme scarabée trônait sur ta bottine de cuir noir,permettant au moins à ton imaginaire de t'ouvrir une porte, te distraire des hurlements de la furie qui ne pensait, en cet instant, qu'à te désosser. Un insecte noir, à la carapace toute aussi luisante et attirante que la bouche de la mécano.

Tu frémis et renifle, semblant revenir d'ailleurs alors que tu secoues le visage , tout en haussant tes épaules osseuses couvertes d'un fin film de sueur et de graisse, comme probablement toute la superficie de ton corps. Tu baisses le yeux, laisse passer moue après moue sur ton visage souillé avant de répondre à la jeune femme.

« - Nan, j'pensais just'à autre chose. Et pour les clopes, c'va, j'ma réserve dans ma piaule. »

Ta voix à toujours autant l'air de sortir couverte, grondante et basse, à obliger les autres à tendre l'oreille pour percevoir les mots que tu soupires quand il ne te viens pas encore le désir de la hausser. Tu plisses encore le nez, passe un doigt sur l'un de ses anneaux avant de reculer légèrement pour faire demi-tour et retourner à ta bécane.

« - Mais si tu m'piques un outils, j'te l'fous dans l'cul, Velasquez. »
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Dog
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Sam 12 Sep - 13:44
Le sourcil haussé, le dos rivé contre l'armature marron âtre de ma progéniture, je faisais face a cet habile coup de pouce du destin, à ce petit bout de femme cadienne qui me fixait de ses yeux mornes, deux morceaux de charbon pareils aux trésors des mines qui hantaient les plus sombres cauchemars de mes aïeux.

Clin d’œil de la fatalité, oui, car parfois la réalité dépasse les espérances les plus folles : si une môme aux mains frêles s’était mi a la cuisine plutôt qu'a la ferraille ,qu'aurait elle bien pu faire de sa vie ? Si Jennifer n'était pas morte pour donner naissance a Jack, si elle serait resté dans les favelas de Mexico, ferait elle partie des moutons bêlants arpentant l'immense fourmilière que semblait former le circuit programmé d'un quotidien lassant, ou - bien pire encore – ferait elle partie de ces martyrs, ceux qui, aux yeux du reste du monde, ne mériteraient même pas un ersatz de vie ?

« Plutôt crever libre que vivre en rampant sur un sol infesté de cafards. », ces mots, je me rappelle encore les avoir prononcés lorsque les loups hurlaient leur peine à la lune rousse démoniaque, face au gardien à la crinière flamboyante tendant sa main salvatrice à une gamine au bord du gouffre, grimaçante face à l’inéluctable, face a cet avenir qui refusait de la laisser s'en aller, plonger dans l'inconnu simplement parce que « son heure n'est pas encore venue ».

Et depuis, me voilà trônant fièrement dans mon royaume d'acier et de plomb, a l'instar d'un « A » rouge sans tagué pas le plus rebelle parmi les pré adolescents américains sur le mur d'une école primaire. Au final, j’arborais les mêmes peintures de guerre que ceux à qui ils ont volé leurs terres, marques de gangs remplaçant les symboles païens, souvenirs gravés à même la chair, structures obscures pareilles aux dédales les plus sombres de mon esprit labyrinthique.

Pourtant j'étais là, tel un majeur dressé face à ce foutu système, un égoïste qui regarde l'averse noyaux les mal chanceux au travers de sa vitre teintée. Chanceuse que l'ordre lui ait ouvert les yeux, fixant avec la plus honteuse des pitiés ceux qui errent a la surface, ceux que l'on pousse au somnambulisme au lieu de leur instruire des modèles de vie, ceux qui ne se lèvent le matin que pour voir leur corps partir travailler sans eux, la gorge nouée dans un décor brouillé, aussi vacillant que la flamme d'une bougie, pourtant, ils s'accrochent à ce monde terne, insipide, sans jamais tenter de franchir la frontière qui rendrait leur vie moins morne.

Traverser la dernière couche du rêve, cesser d'être la spectatrice impuissante de la décadence humaine, de ces hommes qui s'imaginent démons et sacro-saints, sans se dire en voyant un homme parler seul que n'importe qui peut être le prochain. Est ce qu'il est fou, ou bien est ce nous qui le sommes ? Peut être est ce juste que ce n'est pas les mêmes chaînes autour du cou qu'il porte, le même fardeau à porter sur ses épaules, après tout, à voir la normalité de l'homme la folie doit être une forme de sagesse, un esprit hors d'entraves, félicite éternelle où lorsque je ressentirais la force u manque je ne rêverais plus de brûler tout ce que je possède et de m'asseoir sur le tapis de cendres encore fumante.

« Ici, devant tout le monde ? j'pensais qu't'attendrais au moins qu'on ait fini d'bosser. »

J'ai toujours eu un doute sincère à ce sujet.

Peut être que si je me réveillais je comprendrais ce que je raconte et j'arrêterais de répéter tout ce que les autres ont passés leur vie à essayer de m'apprendre, peut être qu'il n'y aura même plus de langage pour exprimer ce que je ressens lorsque mon âme plonge un court instant dans les profondeurs du néant. Mais pour l'instant nos yeux ne nous permettent qu'à peine de voir, aveuglés par les illusions auxquelles nous nous accrochons, nous ne sommes que de simples résidents de la caverne de Platon.
Mais peut être qu'un jour je me reveillerais.

« Pas qu'ça me gène remarque. »

J'ai jamais su voler mais ce jour là ce sera la première chose que j'essayerais.

D'abord la chute, puis l’atterrissage. Alors sans prendre plus d'attention aux ressentis de mon interlocutrice qui s'en allait sans même me jeter un autre regard, je l'attrapais par l'épaule et d'une simple torsion de main souillée par la cadmie, je l'y empêchais la forcer à rencontrer mes yeux presque noirs, mon sourire presque sardonique, et alors que ce dernier se rapprochait des lèvres pâles de la tueuse d'alligators, je murmurais d'une voix trop basse pour être ouïe par le commun des mortels, trop éloignés de l'abri des anges de métal.

« Ce rouge à lèvre t'irait très bien, tu sais ? »
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Jack S. Vasquez
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Jack S. Vasquez
Sam 10 Oct - 1:46
Changement de point de vue, la narration extérieure ne peut jamais se maintenir, une fois le contact fait. Les psychologistes disent que ça te fait entrer dans une zone de compassion, ou un lien de confiance. Un truc du genre.

Mais ça a jamais été mon truc, et quand bien même on me demanderai d'en consulter, je sais qu'ils balanceraient les mêmes mots, et qu'ils me vireraient tous autant qu'ils sont, dans ces espères d'hospices qui poussent comme des saloperies de champignons sur les arbres malades. Je l'entendais m'en menacer, dès qu'elle en avait la possibilité. C'est un BANG qui lui a donné raison. Elle aussi, elle me chopait par l'épaule.

Mais son toucher sec n'avait rien à voir, sa prise, telle une griffe d'antique salope n'avait ni la fermeté, ni l'étrange douceur de celle qui me ceignait à présent, me poussait à regarder l'être qui me faisait face, et augmenter la fascination que j'avais face à la latino. Sa main nue semblait coller, posée sur ma peau graissée et humide à l'odeur âcre et salée qui la faisait adhérer. Une histoire de sueur et de moiteur, c'était plutôt commun entre nous, mais jamais je n'arrivais réellement à la regarder dans les yeux. Quand tu regardes l'abysse, elle te regarde aussi. Et y'avait bien des trucs que je voulais pas qu'elle voit.

Je fixais donc le sol, l’extrémité de mes chaussures de sécurité renforcée à grand coup de métal et de semelle épaisse, et au fur et à mesure que sa voix heurte mes tympans, aussi douce soit-elle,au dur et à mesure que mes propres dents viennent ébrécher et fendre la chaire de mes lèvres,mon regard finit par croiser le sien, oscillant d'un œil à l'autre. Ses mots provocateurs ne cessaient jamais, comme sa voix et ses grognements ne faisait que me plonger dans l'obscurité la plus noire des sens humains, ou l'aveuglement devient préférable à tant de ressentis. Elle me terrifiait. Dévoilait ce que je ne voulais voir en moi.

Et j'adorais ça.

Mes sourcils se rapprochent, mon front transforme son paysage en une moue confuse et énervée, cachant l'envie que ne soulage pas l'atmosphère intimiste et chaude de notre part d'atelier, éclairé par seul les halogènes et les flammes. J'aimerai lui en coller une, lui ôter ce sourire suffisant,agaçant.. Parce que je n'avais pas traversé les océans pour me retrouver devants ce qui était plus que jamais la représentation de ce que je suis. D'où je viens..et ou je vais..

Ma main se relève, et je serre les doigts, agrippe son col qui semble si dérisoire parmi les ombres qui colorent sa peau de l'intérieur. Son toucher rassurant, sa peau contre la mienne. Plaquée contre ma face, et emplissant de sa présence jusque mes draps les soirs glacials où la pierre n'apporte qu' une humide froideur qui transis mes os. Je la saisit, coule mes phalanges jusque sa nuque, agrippe son cou d'une prise tremblante. J'aurai voulu l'étrangler en cet instant, pour tout ce qu'elle me faisait ressentir depuis mon arrivée. Colère. Haine. Rage. Impuissance et douleur.. elle me mettait le nez dans les solutions que j'aurais voulu connaître bien avant..et comme le hurlement du survivant, elle me faisait souffrir.

Jamais, je n'avais eu quoique ce soit à perdre. N'avais accordé d'importance à quelque chose , que ce soit moi, ou une existence qui pouvait me toucher. Jusqu'à Jack.
Ici, dans ce royaume des morts, j'avais plus de force en moi que chez les vivants. J'existe, et par là, j'en ressens jusqu'à vouloir en crever, pour revivre encore, recommencer,faire les mêmes choix, pour arriver au même résultat.

Trop de pensée pour un temps si court écoulé. J'ai la gorge qui brûle, se serre seule, sous un étau qui remonte jusque mes paupières. Et sur un grognement audible de « ta gueule la latino.. »,rauque et suppliant, trop nourris de ces enflures de sentiments, j'étouffe son souffle du moins, éteins sa pique comme une lumière dans le noir, pour qu'elle ne guide que moi. Qu'elle ne fasse souffrir que ma seule existence en l'obligeant à vivre.
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Lun 12 Oct - 3:46
Lorsque l'on m'effleurait dans ma prime jeunesse, c'était avec autant d'affection et de considération que lorsqu'on administre une claque à un gosse qui vient à peine de naître, mais qui refuse de pleurer. Peut être se rendaient ils compte alors, ces futurs zélateurs, que rien ne sert de chialer, il est déjà trop tard, la machine infernale est lancée et, des années durant, ils devront baisser la tête et accepter d'être une partie de ce système millénaire que personne n'a choisi mais que tout le monde subit, des décennies, peut être même un siècle, à subir la même routine implacable, le même mal de vivre impalpable, parce qu'aussi sûrement que la roue tourne, l'existence fait du surplace, et si l'Homme évolue, le programme reste le même, « par les hommes, pour les hommes, contre les hommes ». Au final, si ils sont devenus des loups les uns pour les autres, c'est parce qu'ils trouvent leur compte dans ce cannibalisme moderne.

Pour Dante,  de la passion pour la richesse découle tout le mal de l’univers, et je n'arriverais jamais à m'ôter de la tête qu'il ne devrait y avoir autant de sagesse dans si peu de palabres.
Ils s'entre-dévorent, ricanent lorsque la chair s'amasse dans leurs panses, rient du sang tombé sur le sol tant qu'il ne s'agit du leur. Non, l'homme ne peut être un loup pour l'homme parce que le loup ne cherche qu'à survivre, il ne jubile pas devant la souffrance d'autrui, ne fait jamais de mal mais ne cause douleur que lorsqu'il est nécessaire à sa propre survie, et simplement à sa survie. Lui viendrait il a l'esprit de tuer  par plaisir macabre, ou pour lui voler quelques papiers qui n'ont pour seule valeur que celle qu'on leur donne ? Ma race peut geindre et gémir autant qu'elle le souhaite, elle s'est enfoncée le nez dans ses propres emmerdes, il y'a de ça des millénaires, et plutôt que de tout arrêter, plutôt que de tout arranger, ils n'ont fait que creuser un peu plus profondément leur propre sépulture.

Longtemps, je n'en avais cure, cela m'importait peu. Si c'était ça l'espèce humaine, si c'etait à ça que le Très Haut voulait que je ressemble, je plaidais l’erreur génétique. Merci mais non merci, si tu m'as fait à ton image, non seulement t'as une sale gueule mais en sus tu dois être le pire de tous les enculés.

T'as laissé crever ton fils, pas étonnant que mes parents m'aient traité comme pire qu'un chien, t'as voulu retrouver la face en nous faisant de belles promesses, pas étonnant que tant de personnes dans ma patrie de merde se crèvent le cul pour la belle gueule du continent d'en haut. J'commençais doucement à me demander si ce monde n'était qu'un foutu cauchemar dans lequel je me réveillais chaque matin et qui me donnait chaque jour un peu plus envie de m'endormir à jamais.



… Héhé

J'me souviens très bien du jour où tu m'as silencieusement interdit de m'endormir, tu sais ?

J'arrive même pas vraiment à me souvenir de « l'avant », je n'arrive pas à lui donner une consistance tangible, parce qu'il n'a aucune espèce d'importance si toi tu n'es pas dedans. Parce que les visages ne deviennent que des ombres aussi vacillantes que les flammes d'une bougies qui disparaîtraient si je m'échinais à souffler dessus. J'avais jamais vraiment prit la peine de regarder un visage parce que je savais que je verrais au fin fond de ces prunelles tout ce qui m'ecoeurait chez mes « semblables », et j'arrivais jamais à me sentir à l'aise en la présence d'un autre être vivant, je supportais à peine que qui que ce soit me touche, tant le contact avec un autre individu de chair et de sang me brûlait aussi sûrement que l'argent calcine les loups garous.

On m'avait jamais apprit que ma vie avait du sens, on m'avait jamais vraiment donné un but après ma naissance. Soit là et tais toi, tu vies, tu crèves, entre temps il t'arrivera des tas d'emmerdes, mais hé, c'est la vie tu sais ? Et elle te frappera entre les deux yeux aussi sûrement et habilement que le fera une barre à mine, alors tu ferais mieux de t'y habituer dès maintenant.

Ouais, je pensais vraiment que quelque chose d'aussi vide et futile ne méritait pas vraiment d'être vécu, et que j'aurais été tellement plus heureuse si on avait pas prit cette foutue décision à ma place, si au lieu de couper le cordon, on aurait simplement décidé de me trancher la gorge.

Jusqu'à toi, Dolores.

Alors tu peux me saisir par la gorge, fulminer et hurler, écorcher mon prénom, éclater ton poing sur ma joue et faire sauter chacun des morceaux d'ivoire qui y trônent, ceux qui voient la lumière terne des lampes lorsque je te vois aussi hargneuse, parce que même la colère visible dans tes prunelles sombres ne peut empêcher mon palpitant de trouver son rythme en calquant les battements du tien lorsque nos corps se serrent l'un contre lorsque, lorsque mes iris de morte trop vive capturent ton visage de gosse qui a trop vite vieillit, une gentille petite fille à qui il est arrivé de fort vilaines choses.

Le côté sombre de « l'american dream », celui que personne ne veut montrer sur les cartes postales.

« J'avais pas l'impression qu'elle te déplaisait tant que ça, ma gueule. »

Depuis l'début, j'ai l'impression de veiller sur toi, au final, c'est peut être toi mon ange gardien, et peut être même que tu t'en rends pas compte, qu'tu t'en rendras jamais compte, mais que sans toi j'aurais déjà cessé d'exister

Mais si j'te le dis, t'auras simplement envie de me faire sauter les incisives.

Alors saisit ma nuque, presse tes lèvres contre les miennes, que nos souffles se confondent et que nos vies se mêlent et s'entremêlent une fois de plus, mais jamais une fois de trop, parce qu'il n'y aura jamais de fin jusqu'à notre chute dans les profondeurs du néant.

Au final, tant qu'on est ensemble, même en enfer où le bonheur semble si distant, j'en ai rien à foutre.

Seule m'importe ta présence, ma partenaire de crime, et ce frémissement, cette euphorie qui parcourt mon corps lorsque je me rends compte une fois de plus que tu es mienne et que je suis tienne, maintenant et à jamais, que tu n'es pas un oasis fantasmé et que je ne me réveillerais pas la bouche en sang, en me rendant compte que les quelques instants, les seuls instants de pure félicité que j'ai jamais connu n'étaient que le mensonge le plus douloureux et le plus cruel que l'on ne m'ait jamais conté, celui qui terminerait de réduire mon existence en cendres.

Parce qu'au plus profond des abysses, c'est toi mon puis de lumière.
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Jack S. Vasquez
Rainbow Factory
I will fly into outer space
I float away, but you're my gravity
Jack S. Vasquez
Jack S. Vasquez
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Jack S. Vasquez
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