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Les fleurs du mal [ Pv : Dolores C. Yellan. ]

 :: — Le Monde — :: Amérique :: Amérique du Nord
Ven 7 Oct - 15:13
Aurais-je eu ton allure, en cette robe immaculée qui en dentelles s'évaporaient, comme si tu étais vêtue de dentelles et de voiles, comme si tu étais une des filles de l'air dont tu affectionnais tant le destin…. ? Aurais-je eu ton sourire, aurais-je eu ton air ravi et heureux tel que tu le portais ? Sur ma  tête ton voile eut-il le même effet ? Tu avais l'air si douce et si fragile, si douce et timide quand au quotidien, la jeune fille que j'avais appris à connaître était pleine de vie et exaltée. L'une des plus investies dans nos scénettes que nos professeurs nous donnaient à Cheltenham, quand nous n'avions d'autre soucis que nos cours et refaire le monde avec des mots en croyant qu'il pouvait changer sans rien détruire, quand nous pensions le monde capable de changer sans être détruit…..
Ce temps de l'innocence à jamais révolu et qui me salua de loin pour disparaître à nouveau me laissant replonger dans l'instant présent….
Ma laissant dans ce singulier moment de bonheur qui te touchait et qui m'attristait…
Ne voulais-je pas ton bonheur, pourtant ? Oh si, tellement, Nell, Oh si tellement…. Tu méritais tout le bonheur du monde, Nellie Grezenfeld, immigrée récemment aux Etats Unis pour suivre ton bien aimé…. Tu le méritais plus que tout au monde et j'étais fière que malgré ces quelques mois depuis lesquels nous ne nous étions plus vues, tu aies voulu de moi en ce jour officiel…
Et que cela dut te coûter, oh je l'imaginais aisément d'affronter tes parents qui avaient du s'opposer assez fermement au fait d'inviter à la noce de leur enfant une jeune fille aux yeux si étranges…
J'avais vu leurs regards quand j'étais arrivée pour aider ma Nell adorée…
J'ai senti leur haine et leur peur, d'emblée….
Je l'ai senti, et elle m'a transpercée de la tête aux pieds… Et j'ai soutenu leurs regard en souriant, mais mes mots les méprisant, restant droite malgré les démons encore frais réveillés…. Et dieu que je les imaginais en parfaite entente avec Csjete, et dieu que je les imaginais hurler, frémir, supplier alors que mes Ren de leurs crocs les paralysaient….

Mais je n'avais rien fait et leur avait laissé la vie sauve.
Car c'était ta famille, et qu'on en a jamais qu'une, et que j'étais très bien placée pour le savoir….
Un frémissement me parcourut alors que leurs visages me revenaient… Maman, Papa, Julian….Mes cousines, qui en riant courraient dans les couloirs, mes cousins, qui jouaient, insouciants dans un manoir à présent vidé….Mes tantes qui me souriaient, mes oncles qui me racontaient des histoires…. Papa qui m'ouvrait ses bras, Maman qui me câlinait comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde, et Julian qui me serrait contre lui, d'un bonheur calme et tranquille comme il était, craignant simplement le moindre geste de trop qui ruinerait trop… Gentleman jusqu'au bout…..Tous envolés, tous partis en fumée, ou au fil de pistolets….
Une larme m'échappa et je l'essuyai rapidement d'un mouvement de la main.
Je ne voulais pas ruiner d'une quelconque manière ce moment de bonheur et d'intimité entre vous.
Surtout qu'à présent il te prenait tes mains et commençait à te déclamer son amour passionné devant une foule qui recevait chaque mot comme une prière de vie…..
Et je l'imaginai sans peine à présent, avec quelques rougeurs me déclarer tous les sonnets que j'avais trouvé quand j'avais regardé ses affaires de plus près… C'était un romantique qui n'osait rien, mon Julian…. Je l'imaginais, sans peine, là, me déclamer à sa place son amour éternel dans un de ses poèmes…Julian n'avait jamais été avare de mots d'amours, mais les mots comme ils les écrivaient sur ses feuilles… Je l'aurai imaginé rougir et les cacher en prétextant qu'ils étaient mauvais….
Et un léger rire vint nimber mes lèvres à cette pensée chaleureuse, qui vint se mêler aux rires de l'assemblée alors que ton bien aimé s'était permis un léger trait d'esprit qui m'avait échappé…

Ce n'était pas le genre de mon Julian de faire des plaisanteries… Il n'y était pas doué…
Mais il riait toujours aux miennes avec son petit rire adorable et mélodieux….
Que je n'entendrais plus jamais… A nouveau mes épaules se crispèrent à cette pensée
mais personne ne remarqua rien. C'était normal, personne n'avait tenu à s'asseoir sur le banc de l'église où se tenait l'étrange jeune fille aux yeux rouges, bien que que sympathisante du Comte comme eux, ou pour les rares initiés, la Noé de la Voracité, de peur que sa fumée les ronge….
Et penser qu'ils étaient nos alliés, aussi mauvais que ceux que nous voulions détruire….
C'en était répugnant. Et j'en frémis puis menais mon regard plein de dégoût sur ceux qui m'avaient rejeté en premier et qui avaient donné aux autres cette haine et cette peur.
Il n'y avait encore que les récents arrivés qui ne me méprisaient pas, mais sous peu lors du banquet, cela viendrait….Je leur faisais assez confiance pour cela.
Ils faisaient partie de ceux qui ne savaient pas que j'étais une Noé et donc pouvaient se permettre de me traiter ainsi.Pourtant, il eut été facile d'indiquer et prouver mon statut.
Mais je n'en avais rien fait. Je n'aimais pas user de mon pouvoir pour gagner d'un respect qui ne serait qu'illusoire et empli de crainte.  Puis dominer de tout mon pouvoir ne valait pas mieux que la Congrégation, surtout que mon prétendu pouvoir pouvait être aisément dépassé et vaincu si sur mes acquis je me reposais…..Je préférais la vérité à un simulacre qui finissait par toujours vous trahir dès que le vent tournait. Et combien ici dans cette salle retournerait leur veste si le vent tournait ? Trop pour qu'on les compte…
Et pouvait-on vraiment les blâmer ? Ils avaient une famille, des proches, des êtres qui tenaient à eux… Il leur fallait bien les protéger.. Juste comme Julian avec moi pendant longtemps…. Et je frémis tristement à cette comparaison, repoussant à nouveau le spectre de Julian...
Bien souvent pour eux, ils s'étaient engagés, ou alors pour veiller sur leurs affaires et soigner les autres.. Je me rappelais de ce médecin devenu Broker pour conserver son cabinet de médecine et continuer de soigner les gens…. Je le revoyais si aisément…..
Son sourire en soignant mes plaies, sans savoir qui j'étais…
Et je ne lui avais pas dit, de peur de faire changer son opinion sur moi.
Et je m'étais décidée à me taire dessus de peur d'influencer les gens autour de moi, que ce soit en crainte ou en abaissement contre nature pour donner du pouvoir ou des places que je n'étais point en mesure de donner. J'avais un peu de fortune, un peu de terre, mais guère assez pour combler quelqu'un d'attention sans être lésée de mon côté. De plus je n'étais pas majeure et mes biens étaient à la disposition de mon tuteur…. Je ne pouvais rien donner mais très certainement que pour eux, cela leur échappait…..
Je n'étais point une princesse, simplement une comtesse de naissance, une jeune fille que Fidler avait choisi, et qui avait perdu sa famille de naissance et n'avait plus qu'une famille de coeur qui lui était très chère…..Et qu'elle espérait bien ne pas perdre, cette fois.
Dieichi, Road,ma Dia, et tant de frère et sœurs que j'allais apprendre à connaître….
Et leurs visages dansèrent un instant devant mes yeux, me faisant sourire cette fois de détermination et de bonheur…..

Au moment même où la future mariée échangeait un baiser plein de passion avec celui qui allait devenir son époux, quand tous les invités auraient la décence de se rendre dans l'église…. Même si c'était par jeu que les Broker promis se mariaient dans la maison de leur ennemi, la présence des autres invités étaient requis…. Ce que certains semblaient avoir oublié…. Si j'avais eu le pouvoir ou le droit, je serai sortie pour aller les chercher moi-même, mais, j'étais presque certaine que ce serait encore plus mal vu de tous les autres convives…. Cependant…. Je ne me souciais plus tellement de l'opinion d'autrui depuis l'incident… Je pouvais bien enfreindre cette règle implicite…..
Un sourire étira mes lèvres et l'idée se fit encore plus tentante. Et peut être qu'ainsi,, j'aurai plus de raisons d'être haïe et que je ne pourrais plus m'en prendre qu'à moi-même, peut être aussi qu'ainsi j'échapperai à la comparaison constante que mon esprit faisait entre ce mariage et celui que j'aurai fait si Julian avait vécu….. Peut être, peut être… Je devais…
Et ce fut le moment que tu choisis pour délaisser ton futur époux pour venir jusqu'à moi qui venait de me lever et me prendre dans tes bras pour me câliner avec ton air radieux de jeune femme qui vivait le plus beau jour de sa vie, et ce au vu et su de tous….
Je sentais peser sur nous les regards de toute l'assemblée…. Sentais aussi le regard et le sourire du futur époux…. Et je n'avais que trop conscience du câlin devant toute une foule de cette jeune fille qui m'avait découvert et apprécié comme j'étais quand Ren avait permis de montrer qui j'étais et qui avait dépassé les préjugés que sa mère lui avait inculqué quand elle lui avait parlé de moi…
Et je savais aussi que l'une des choses les plus importantes que j'avais découvert en ma vie était l'affection que l'on pouvait me donner…. Sans oublier le plaisir d'embêter les belles conventions….
Et en retour je serrai contre moi l'une des seules amies que j'avais ici et qui m'étais restée telle qu'elle était, quand par inadvertance elle avait appris mon secret….Une mission de routine, une informatrice… Et nos routes à nouveau s'étaient croisées… Je ne l'avais pas su avant, toi non plus. Tu m'avais souri et pris dans ses bras en m'appelant « Lyssou »et je t'avais câliné en t'appelant « Nell ». Nous savions ce que l'autre était mais jamais les deux mots de nos bouches sortaient.
Nous n'étions pour nous-même et à jamais que Nellie Grezenfeld et Alyss Báthory. Ni plus ni moins.

Puis je laissai le papillon Nell voltiger de convive en convive en répandant partout son pollen de joie de vivre en la couvant du regard. Que tu resplendissais, que tu brillais, là en cet instant….
Tu étais de lumière et chacun ne pouvait que te sourire, charmé par le bonheur qui de toi irradiait….
Tu virevoltais avec une grâce que je t'enviais, une grâce de bonheur que je n'avais plus depuis sa mort… Et que j'aurai peut être exhalé si j'avais pu être à ta place… Tu étais belle, tu rayonnais, malgré l'attente qu'ils t'imposaient… Et tu étais un spectacle de beauté…. Dont ton futur époux se régalait en suivant avec adoration ta silhouette du regard… Comme Julian me regardait….
Il était la fleur qui attendait le retour du papillon pour qu'il s'y pose…. Et comme si tu avais senti ses appels, tu étais revenue à lui et tu t'étais accrochée à son bras avec ce sourire rayonnant de bonheur, avant que lui aussi ne cède à la folie et te fasse valser, et que par jeu l'orgue de la communauté de chrétien qui habitaient la ville vint vous accompagner….
Comme vous aviez l'air radieux, comme vous brilliez en cet instant…. Vous n'étiez que de lumière scintillante et dorée, chaleureuse comme vous l'étiez….

Aurions-nous rayonné de la sorte, Julian et moi le jour de notre mariage, aurions nous scintillé sur l'assemblée comme ils le faisaient en cet instant, à fendre la foule de leur pas gracieux qui semblait venu d'un autre monde ? Aurions-nous captivé la foule comme ils le faisaient ? Aurions nous eu tous les gens que nous aurions voulu inviter ? Et d'ailleurs qui aurions nous invité ? Ou l'aurait-on fait ? Ma robe eut-elle été aussi belle que le dessin que j'en avais préparé ? Qui l'aurait fait ? Julian m'aurait-il épousé en sachant que j'étais une Noé, ou m'aurait-il pensé supérieure à lui ? A quoi aurait ressemblé nos alliances ?  Quel temps eut-il fait le jour de notre mariage ? En quelle saison ?
Qui m'aurait mené à l'autel, qui aurait mené Julian ? Valère et Lyssi seraient-ils venus ?
Qu'aurai pensé ma famille de là haut ? Aurait-elle regardé la noce ? Qu'aurait pensé Dieichi et Road et le Prince ? Les Noés et les Broker seraient-ils venus en masse ? Aurions nous amené de l'innocence pour nous amuser, aurions nous, aurions nous, aurions nous...
Arrête. Arrête. Tu te fais du mal toute seule, Alyss à te poser des questions qui n'auront jamais de réponse. Regarde toi, tu en frémis, là toute seule de ses questions. Regarde toi, tu es juste minable à t'interroger sur quelque chose qui est aussi mort que le fiancé que tu voulais te donner.
Il n'y a plus rien à rêver, il n'y a plus rien à désirer là. Tu n'as plus rien. Arrêter de t'interroger là dessus. C'est la cruelle vérité. Et tu le sais très bien. Tu le sais très bien.
Et j'en frémis de plus belle, recevant dans mes yeux une nouvelle image de bonheur en les voyant enlacés, elle riant à une plaisanterie qu'il avait du lui faire et ce fut trop pour l'instant.
Et je m'éloignai en faisant tourbillonner ma robe, fuyant le bonheur et la lumière dont j'étais bannie comme Cendrillon fuit le bal pour un temps.

De l'air, de l'air, de l'air....
Des gens normaux, non vêtus pour célébrer un bonheur....
De la normalité pour l'enfant qui suffoque sous le poids du contraste de la réalité et de ses rêves trahis, de la normalité pour l'enfant qui ne peut s'empêcher de comparer ce qu'elle aurait voulu et ce qu'avait son amie, de la normalité pour l'enfant qui voulait le bonheur de son amie à tout prix mais dont le bonheur la blessait....
De la normalité, de l'air, de la liberté, des gens qui ne la suivaient plus du regard avec dédain et qu'elle ne pouvait leur faire payer.... Un peu de paix, s'il vous plaît....
Et de mes mains je poussais les portes de l'église pour m'élancer sur le parvis de celle-ci, laissant ma course encore effectuer quelques pas puis m'immobiliser pour laisser le monde venir à moi dans ma détresse et mon malheur....Et haletante, de mon regard je cherchais des moments de normalité pour oublier ma douleur, essayait de remarquer du regard n'importe quel paysan, n'importe quel bourgeois, bien trop occupé pour se soucier du mariage de quelqu'un.... Et plus loin, un bleu de travail qui s'affairait, se pressait dans les rues.... Plus loin des bourgeois qui avançaient, pressés, dans les rues... Une vie banale qui continuait, qui se dessinait hors ses murs... Sans aucun de ces bonheurs visibles..... Aucun d'eux.... Tout était normal, tout était normal.... Il fallait se calmer, se laisser aller... Ne pas pleurer plus, pas encore, peut être ce soir, une fois rentrée, si Dia voulait bien me câliner.. En attendant il fallait se calmer... Oh oui... Ne pas gâcher le bonheur de Nell avec celui qui était gâché et contre lequel elle ne pouvait rien. Ne pas tout gâcher... Respirer un bon coup, accepter la vérité, arrêter de comparer, reprendre son rôle, enfiler un masque et sourire même si cela faisait souffrir. Je voulais qu'elle soit heureuse, après tout. Et comme le serait-elle si son amie ne l'était pas ce jour là ? Je me devais d'être heureuse et cesser de tout comparer...

Alors regarde la normalité, inspire, expire. Inspire. Expire. Laisse toi aller. Laisse toi bercer par le souffle alentour. Laisse le vent secouer tes cheveux et agiter un peu les pans de ta robe. Mais veille à ne pas découvrir tes chevilles. Ce serait mal perçu, évidemment. Laisse toi caresser par le vent, laisse le déposer ses mains de brise sur ta peau gentiment, laisse son souffle délicat te toucher délicatement.Tu le sais, le vent est l'un des éléments les plus doux avec ceux qui souffrent....
Alors laisse le te consoler et apaiser comme il a apaisé plus d'un....Laisse le faire, laisse toi faire....
Et je fermai les yeux, laissant la brise seule venir me caresser doucement avec la timidité d'une vierge que je n'étais plus depuis longtemps et qui avait quelque chose d'attendrissant.....
Étrange paradoxe quand on savait que le vent et la fumée guère ne s'aimaient...
Mais aujourd'hui, il était là pour moi, comme pour emporter au loin de moi tous mes soucis, les souffler du plus fort qu'il pouvait.... Et j'étais toute prête à le laisser faire.
Et à nouveau j'en sentis le souffle sur mon visage et je lui souris comme pour le remercier de l'attention qu'il m'accordait, en oubliant le monde alentour.
Grossière erreur car ce fut le moment qu'il choisit pour faire son entrée.
Je ne l'entendis pas arriver, tant le vent me fascinait. Je ne remarquai sa présence que quand j'entendis chuchoter dans mon oreille :
« Que fais donc une jeune fille seule loin de tout tuteur ou chaperon sur le parvis d'une église ? Ce n'est point très prudent, vous savez..... Une jeune fille sans défense face à un homme est peu de chose....Qui sait quelle chose terrible il pourrait vous arriver.....Mais si vous le demanderiez, je serai tout à fait disposé à vous aider et vous protéger…. »

Et presque aussitôt je sursautai pour me reculer pour faire face à un homme d'environ une quarantaine d'années aux cheveux dorés comme des blés qui lui coulaient librement sur les épaules, bien mis et assez agréable de sa personne physiquement parlant... Si ce n'était cet espèce de sourire malicieux, ses yeux qui me reluquaient de la tête au pied comme si je n'étais qu'un bout de viande particulièrement intéressant, profitant du fait que personne ne nous voyait et ses mots qui ne me disaient rien qui vaille...Et dieu, ses sous entendus.... Comme quoi une femme seule pouvait être une proie facile...  Qu'il pouvait se permette d'accompagner en croyant faire une faveur à la jeune femme que j'étais…. Alors que celle-ci avait demandé expressément à être indépendante...Qu'il voyait sans défense... Mais s'il me pensait sans défense, il se trompait largement.... Je n'étais pas qu'Alyss. J'étais aussi Fidler et Fidler était assez redoutable et à ne point contrarier. Mais cela, mon interlocuteur sûrement l'ignorait...
Et j'allais me faire un plaisir de lui faire comprendre  qu'une jeune fille pouvait se défendre sans aide extérieure.... Non mais... Croyait-il que parce que j'étais une femme j'allais me laisser faire ? Il ne me connaissait pas, cela se voyait... Et faisait partie de cette longue liste de sombres crétins qui pensaient qu'une femme avait besoin d'un homme pour vivre...
Encore un machiste... Décidément, il semblait que je les attirai... Mais heureusement pour moi je savais comment leur répondre. En leur tenant tête.
Aussi esquissai-je un sourire poli de circonstance que je ne partageai intérieurement pas pour répliquer :

« Je vous remercie de votre sollicitude Monsieur, mais je saurai me protéger seule sans aide. »
Un rire poli. Et mes espoirs de me débarrasser de lui avec cette réplique s'envolèrent en éclat avant qu'il ne reprenne...
-Permettez moi d'en douter, très chère demoiselle. Vous ne me semblez pas vêtue pour lutter contre quelqu'un qui en aurait après votre vertu. Et vous ne me semblez pas disposer de la force qu'un homme pourrait posséder pour pouvoir repousser un homme..... Et depuis ma naissance sans vouloir me vanter je dispose d'une force assez conséquente et qui selon un mot de vous serait vôtre….Et puis, ses belles lèvres qui me sourient, ne se tordraient-elle pas d'angoisse face au danger qui les guetterait ? »
Un regard sur ma robe assez appuyé. Mais il ne semblait pas vraiment la regarder. Oh non, on aurait plutôt dit que son regard essayait de deviner le corps qui s'y cachait. Le tout avec une mine qui se voulait respectable pour les gens qui étaient en train d'arriver d'une des deux calèches retardataires.... Et qui le saluaient quand ils passaient à sa hauteur... Comme s'il était un homme éminemment reconnu et respecté.... Et qui pourtant me regardait comme si j'étais un morceau de viande particulièrement juteux....
Mon dieu... Un Tartuffe aux yeux de tous, semblait-il... Depuis combien de temps s'approchait-il ainsi des jeunes filles en fleur ? Je me promis de me renseigner personnellement sur cet homme, afin de vérifier si à cause de lui aucune jeune femme n'avait été malmenée.. Et si c'était le cas.... Il irait retrouver Dawson dans l'au delà.....Cette perspective me fit sourire d'autant plus en y songeant...

Et puis ses autres mots tombèrent et mon sourire mourrut. Ses mots... Ses mots absolument abjects.… Qui prétendaient ne pas se vanter quand ils le faisaient explicitement, alors que étant comme unes espèce de Matamore un homme qui n'avait probablement jamais connu et éprouvé sa force lors de combats…..Et qui sous entendait que j'étais une jeune écervelée qui hurlait à la moindre horreur, que j'étais sans force et que mes vêtements me gêneraient....
Mais il ne savait pas le quart de ce que j'avais vu... Ma propre mère sur le bûcher, mon fiancé mort dans mes bras.... Ma meilleure amie m'attaquant.... J'étais loin d'être encore effrayée par simplement un homme qui essayerait de me violenter..... De toute manière, il saurait trouver un accueil digne de ce nom... Et presque pensivement mes mains virent se frotter l'une contre l'autre..... S'il continuait ainsi, il y avait de grandes chances qu'il découvre à quel point je n'étais pas sans ressource....
Et bien sûr, son regard... lubrique, comme s'il rêvait de me déshabiller et m'infliger les sévices dont il parlait....Mais qu'il essaye donc, il verrait de quoi je me chauffe.... Cette pensée suffit elle seule à faire mourir le début de colère que ses mots en moi éveillaient, de le voir ainsi juger sans savoir et être empli de préjugés....Un fin sourire étira mes lèvres intérieurement....Mais je n'en laissais rien paraître.... Je me contentais de conserver mon sourire poli en cachant les sentiments réprobateurs qu'il m'inspirait... Mais s'il pensait que je me tairais et me soumettrait, il allait vite comprendre que ce ne serait jamais le cas.... Je repris doucement d'une voix voulue joyeuse :

« Comme disent les anglais, ne jugez pas un livre à sa couverture, Monsieur...
Mais bien évidemment cela ne suffit pas à cet idiot qui se méprit sur l'arrêt de mes mots, croyant que j'attachais la moindre importance à son nom et son existence quand en réalité il ne me faisait que m'ennuyer et m'agacer et étais venu me déranger au plus mauvais moment possible, quand j'avais besoin de calme et de tranquillité, pas de me faire regarder de la sorte....
-Monsieur le Marquis de Henson, enchanté de faire votre connaissance... Mademoiselle ?
Je n'aimais pas me servir de mon titre. Je détestais cela. Mais s'il pouvait lui arracher ne serait-ce qu'un frisson.... Et en plantant mon regard écarlate dans le sien je m'exclamais en souriant :
-Madame la Comtesse Báthory.
Peut être s'il me croyait mariée, me laisserait-il enfin en paix.... Peut être aussi, s'il était un peu cultivé reconnaîtrait-il ce nom honni et craint et m'y assimilerait d'autant plus aidé par la couleur de mes iris ? J'avais bon espoir en le fixant... Mais s'il frissonna ce ne fut que pour sourire un peu plus et récupérer ma main en un baisemain..... Avant de reprendre, doucereux...
« On m'avait laissé sous entendre que Mademoiselle la comtesse Báthory de Hongrie viendrait personnellement à la noce... Et il semblerait que j'ai l'honneur de la connaître dès le début de ces noces....Et son minois est à la hauteur de sa réputation.... Et c'est vrai que de près ses yeux rouges sont assez impressionnants... On pourrait se demander si elle descend vraiment d'une sorcière... Mais...

Je me devais d'être polie, je le savais. Je le savais très bien. Mais s'il continuait à me parler de la sorte, avec un tel ton doucereux, comme si je n'étais pas là, avec sa troisième personne, je ne répondrais plus de rien. J'étais là, face à lui, il pouvait employer le vous, au moins. Pas parler de moi comme un poulain sur lequel on pariait aux courses et dont on évoquait les qualités pour justifier son investissement..... En plus de me montrer que ce... goujat, avait visiblement pris du temps pour examiner les convives de la fête pour repérer peut être les jeunes filles célibataires... Et c'était visiblement tombé sur moi..... Et que pour qu'il soit autorisé à consulter la liste d'invités, il devait être assez proche de la famille... Intouchable et dont l'absence se ferait remarquer, du moins sans l'accord de Nellie. Ceci dit, ce n'était point ce genre de chose qui m'arrêtait, habituellement…. Et une raison de plus pour que l'on me vit comme un monstre… Et la raison qui aurait du me retenir s'effaça un peu plus….. Laissant remonter mon irritation qui n'avait rien d'une colère chaude, mais plutôt une de ses colères froides, cruelles, de celles qui tuaient leurs ennemis… Comme l'assassin de mon Julian… Et que mon loup fit attention à lui, car sinon le Petit Chaperon Rouge le tuerait….
Et un sourire intérieur sur mes lèvres se dessina avant que la réalité ne me rattrapa...
Et du coup ma très belle couverture venait de tomber et une occasion de m'enfuir manquée...
Parfait. Juste... parfait. Mais au moins pouvais-je me consoler en me disant que s'il me laissait une occasion, je saurai toujours la saisir…..
Et bien évidemment, insensible à mon agacement intérieur et mes menaces intérieures l'autre continua sa tirade inachevée.....
« Mais vos yeux sont d'une beauté singulière qu'on ne voit nulle part ailleurs...

« C'est normal, abruti, si les yeux rouges étaient courants, on ne serait pas victimes de discriminations.... » Je me retins de justesse de lever les yeux au ciel alors qu'à nouveau il me couvait de ce regard lubrique et avide..... Comme s'il voulait arracher mes yeux, les mettre en bocaux et les regarder pour l'éternité dans une collection morbide de parties de corps étranges d'humains....Mais qu'il essaye, qu'il essaye et il n'aurait plus jamais le moindre usage de sa main.…
Et un fin sourire étira mes lèvres et je me pris à espérer l'espace d'un instant qu'il le fit…. Rien que pour avoir le secret plaisir de lui faire payer cela….
« Mais ils pourraient aussi effrayer le commun des mortels qui ne saurait voir votre beauté et vous assimilerait à quelque monstre…. Et vous seriez alors en grand péril vis à vis de vos yeux qui pourrait vous faire périr, surtout seule face à une multitude… »
« Je sais, merci. » Et si je ne le savais pas, les cadavres de mes morts dansaient encore assez en mon esprit pour me le rappeler.  Je les revoyais encore, à attendre mon mariage, à me sourire, m'appeler, me demander de jouer avec eux… Un tremblement me saisit à ses pensées et je sentis presque de nouveau affluer cette douleur qui m'avait poussé à fuir l'église pour tomber sur ce type….. Mais ils restaient, me souriant, me parlaient avec leur gentillesse habituelle de fantômes détruits. Avec à leur tête leur dernière victime, mon beau Julian et ces deux traqueurs idiots amoureux dont l'un d'eux vivait encore pour pouvoir un jour l'envoyer et l'utiliser contre la Congrégation….

Et la douleur de ce constat vint serrer mon coeur mais je me résolus à n'en rien montrer. Montrer la moindre faille, c'eut été le laisser gagner son sombre dessein,quelque qu'il soit... Mentir avec aplomb que je n'avais jamais eu de problèmes eut aussi été stupide. Il ne me restait qu'une autre vérité…..
Et je plongeais mon regard maudit qui avait valu la perte de ma famille dans celui de mon interlocuteur (l'avais-je trouvé beau, quand son âme n'était que laideur ? J'en doutais très sincèrement à présent….)
« Vous n'avez pas la moindre idée de ce que je sais faire et de ce que j'ai traversé pour en juger Monsieur. Sur ce…..
Je le saluais d'un hochement de tête qui se voulait distingué, en me voulant d'un pas plus assuré que je ne l'étais et tentai de tourner talons…
Un vol qu'on arrête alors qu'il s'élance. De l'humidité contre la manche de ma robe qui se fit sentir, quelque chose qui arrêtait mes ailes et les empêchait de s'étendre…. Et à nouveau sa voix, voulue suave, voulue susurrante et douce, mais d'où perçait cette sensualité dans le creux de mon oreille…
« Alors montrez le moi….. »
Dans sa voix, une fierté, une impression certaine, que je ne saurai me dégager de sa paume, sans la moindre aide, à ma seule force….. Une impression que je n'étais qu'une femme faible qu'il pouvait soumettre et plier à sa volonté, briser comme il l'entendait et à qui il apprendrait le respect dans une ruelle obscure…...Mais ô que c'était mal me connaître tout ça… S'il avait pris la peine de se renseigner sur moi, il aurait aussi du chercher à évaluer le danger que je pouvais être…..

« Montrez moi »… Mais si vous y tenez tant, très cher, évidemment….~ Vous me donnez la plus sublime occasion de vous faire mal à la hauteur de votre attitude envers la gente féminine…..
Vous me donnez en toute innocence le moyen de vous faire ployer, vous me tendez l'arme que je tentais de museler… Mais comment pourrai-je résister à la tentation de vous abîmer un peu dans votre chair quand vous vous proposez si urbainement pour endurer celle-ci et payer un peu de ma souffrance ? Devenir le spectacle ultime qui chassera mes lambeau de tristesse.. Je devrais même vous être reconnaissante pour vous offrir en dernier spectacle….. Peut être même vous embrasser la joue en vous faisant souffrir…. Ou mieux encore, commencer, discrètement par une caresse sur votre jambe d'une main nue pour vous faire hurler, me libérer, puis m'enfuir vers ces ruelles sombres dont vous me menaciez et une fois en ce lieu, vous achever, la joie au cœur, la main sûre, sachant ce qu'elle fait, débarrassant le monde d'une de ses innombrables tâches d’impureté….
Oh que l'idée était tentatrice et belle… Oh comme elle vous rendrait hommage…. Laissez moi le faire pour vous, très cher….. Ce ne sera absolument pas….. sans douleur, évidemment.
Je ne promets jamais rien que je ne tiendrai pas. Mais vous l'auriez su, si vous me connaissiez.
Vous l'ignorez, tant pis pour vous. A moi de m'amuser…. ~
Un sourire étira mes lèvres.

Dans ma tête un petit rire, incontrôlé, qui vint naître sur mes lèvres, s'élancer, doucement, tout doucement, comme une lady rit, le décontenançant visiblement et desserrant déjà quelque peu sa poigne…..J'aurai pu me libérer sans efforts, mais vous m'avez posé une question, il était impoli de ne point y répondre et puisque vous insistez….. Et doucement ma main droite vint s'approcher de mon bras retenu et de mon autre main, pour en retire doucement le gant qui la nimbait, avec une lenteur calculée, savourant les secondes, faisant durer l'instant….
Peut être aussi faire croire à mon cher ami, que j'étais bel et bien l'enfant domptable qu'il s'imaginait…Et comme un imbécile, il ne voyait rien, ne devinait rien…
Tant pis pour lui. Il avait scellé son destin.
Il ne savait rien, rien du tout…. Et il allait tout apprendre, comment un enfant à qui l'ont fait la leçon. Et peut être que celle-ci, enfin, il la retiendrait….
Et bien, mon enfant, mon chevreuil de quarante passés, apprends donc que les enfants et les jeunes filles sans Chaperon ne sont parfois que des loups qui se dissimulent dans les plis de vêtements élégants, de robes et de soieries mêlées….
Et c'est avec un immense plaisir que je vais te l'enseigner.

[ HRP : [color=#339966] Henson, [color=#006666] Alyss si besoin x) En espérant que ce Rp te plaise ^^" J'ai peur XD ]
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Alyss Báthory
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Alyss Báthory
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Ce que je déteste :
Alyss Báthory
Dim 18 Déc - 11:46



Tes yeux se voilent en percevant les siens, dentelés comme des pétales, la crinoline bouffie de froufrous grossissant en corolle blanche touffe, un peu de cette absence de teintes à délaver sa chair jeune, fraîche de bonheur et d'espérance dont tu t'es aussi parée en amont, le jour heureux où le riz s'est emmêlé à tes cheveux. Les promesses d'un avenir insouciant guident sa main écussonnée à celle de son beau-père, la même qui se gantera sous peu d'or, dans la symbolique d'un anneau, ruban de Möbius sans fin pour les amants passionnés.

Elle est jeune, ravissante Giselle drapée de pureté, resserrant son bouquet. Son sourire virginal des écorchures, ses doigts soudés au bouquet sans épines, intacte, solide, cierge dardant sa lueur salutaire dans le chœur de l'église, un ange chu, muse admirative éphémère, elle miroite l'illustration des chanceuses protagonistes de contes, ceux dont tu as déchanté – et désenchanté – dans le grimoire de ta vie si peu conventionnelle. Tu as ce plaisir espiègle de noircir d'audace ces gravures parfaites.

Fée Carabosse décantée de ses sombres intentions, tu scrutes la jouvencelle, déformant la réverbération de cette robe autrefois portée, si tôt froissée. Cette couleur d'innocence ne t'as jamais sied, ma belle colombe blessée.

Un cygne de Tchaïkovski sali d'une liberté avide, aride d'artifices, « la vulgarité » synthétisée dans son fragment le plus populaire, votre cérémonie n'était point de ces festivité pédantes mais une osmose fusionnelle consumée dans l'effusion, à deux, à un, curieux rebours de vos moitiés complétées.

Un pacte d'amour scellé dans une intimité clandestine. Convention libertine que vos talons souillaient d'une marche nuptiale en sourdine. Mutité de vos orbes oculaires roulant des mots endigués dans vos jabots vibrants, affection charnelle et effusion spirituelle s'infusaient dans la salive de vos grandes embrassades. Goûter de l'autre et savourer le moment dans l'euphorie la plus grandiloquente de s'offrir et  de ravir, dans l'alchimie d'une théorie écrasante. Entrelacer la jointure de ces phalanges vides de tes ergots avides. Creuser son épaule de tes tempes alourdies, reposoir épidermique favori. Puis se ceindre, feindre la fierté d'une faute inavouée, culpabiliser et s'égarer.

Le carrousel des souvenirs rouille dans ce roulis routinier. La tourmente tourne en roue de Ixion depuis le jour de la séparation, amputation voulue de tes souhaits hédonistes.

La violence symbolique de tes origines de roture te le rote assez bien : tu as toujours excellé pour réussir tes échecs.

Ô Dolores. Douce victime. Tu es ton propre inquisiteur. Les mutilation de tes fureurs t'écorches et tu ne sais pointer la genèse de cette lame vautrée à chaque excès plus profondément dans ton derme.

Avarice dramatique. Quel persona grotesque suture ta face de cette comédie effondrée ?

Ruines à t'entourer comme des pièces disparates, roides, bichromiques, nuancés de noir et de blanc, sur le damier de cette église où s'unissent deux pions maîtres.

Alliance d'alliés de ton appartenance. La grande assemblée s’entasse sur les digues parallèles des bancs spectateurs. Tu émerges de ta méditation pour t'incarner dans ce factuel glorieux.

Tu t'incarnes en elle, blanche cygne spectral de ton fantôme vétuste. Neli Grezenfeld. Immigrée d'aprioris antérieurs qu'elle se verrait dépecer sous peu, emmitouflée dans le refuge d'une identité neuve décousant ses initiales pour d'autres. Un patronyme plus sécure dont chaque femme doit se désemparer à regret pour une attache patriarcale vendue à un homme. Vendue ou voulue, dans ces cas les plus rares et les plus sincères. Cette catégorie privilégiée, tu certifies que Neli en jouit, comme cette toi oubliée l'instant où tu as fondu la bague d'une euphorie sobre pourtant si tangible.

Tu as perpétuellement détruit ces mains salvatrices, te concentrant sur une fange complaisante dans la crédulité d'y chiner de l'or.

Si le conditionnel pouvait se rembobiner, sans doute coudrais-tu ta vie d'une toison plus chaleureuse. Le faste et ses dorures reste d'une authenticité froide et factice à contrario des sobriétés de foyer dont l'amour est le feu.

La cheminer de ton gosier, cerclé d'un tour de cou comme le duvet d'une perdrix coquette, les sanglots inconscient ramonent une toxicité à te brûler les rétines. Leur fumée stagne dans ton regard empourpré, levé aux cieux que tu n'adhères point. Peut-être as tu ravivé quelques braises fournaises en t'irritant de souvenances renchéries pour les chérir in petto. Aucun incendie ne peut ressusciter là ou il a rongé toute essence pour n'y laisser que ruine. L'implacabilité de cette certitude s'en retrouve abolit dans l'évidence même de tes larmes fondant jusque dans tes lèvres. « C'est la faute à cette fragrance d'encens. » En amoindris-tu l'inquiétude en étanchant les traînées lacrymales d'un carré de soie. Mensonge pour les témoins passibles. Parjure de tes vérités intestines. Tu en louerais presque la raison si celle-ci ne s'ébranlait point à chaque question bancale.
L'introspection t'envoûte tu cernes de forme ces vapeurs de réponse à consteller tes cils.

Le manque.

L'absence.

L'indépendance dépouillée.

La dépendance de l'Être aimé.

Tu comprends mieux l'expression « s'attacher ». Il est difficilement manœuvrable de s'extraire de liens solidement soudés. Tes cordes sont des fers et tu en remues un douteux consentant à la blessure que tu mérites dans ton morceau de chair pressant. Empressé d'émotions pesantes à se contredire. Alourdi de ta fierté ainsi qu'un ultime rempart, digue à contenir la vague scélérate, celle qui annone le déluge de tes orbes de terres cuites.

Te sortant de ton intérieur intime, Neli t'enlace et tu ne peux que répondre à son étaux insouciant avant de te dérober.

La chute dans la réalité est bien trop brute vers un extérieur où tu pourras t'extérioriser de ce semblant greffé.

Les lourdes portiques de l'église retombent sur ton ombre. La lumière stellaire resserre tes iris éblouis. Deux silhouettes se découpent de ce halo quasi fugace. Miniature d'un rouge chaperon et de son loup dans une répartition des rôles étonnant. Permutation des figurants sous une enveloppe surfaite. Contradiction qui n'en est point une. Les esprits communs en ont juste vicié les frontières d'un raisonnement étriqué. La biche proie endormait son prédateur soumis d'un danger prêt de l'effleurer. C'est sur cette seconde figée par ton entrée – ta sortie pour une scène inédite – que tu immobilises les exilés de ces réjouissances.

Des figures peu anonymes, du moins pour l'une d'elle, lorsque tes pupilles toisèrent ses traits étirés d'une courtoisie que tu savais hypocrite. Tu étais une de ses anciennes fleurs s'étant laissée cueillir. Bouquet esseulé d'une soirée éphémère. Celui dont on se dépossède sur l’oreiller à l'aube, pour n'en laisser qu’un parfum subtil imprimé sur les draps. Homme volage voleur de cœurs et d'arrivisme par grappe. Henson. Marquis.


« Vous ravissez toujours le cœur des jeunes filles, cher Marquis, mais vous ravivez-vous encore de soufflets pour vous faire recouvrir raison ? » Ton masque charnel s'infuse la mine doucereuse, d'une note de miel caramélisé d'un acide invisible mais que l'on devine dans chaque syllabe vomissant des abeilles. Le venin est dilué mais n'en reste pas moins infusé sous la diplomatie façade. Tu te prêtes au jeu pour en protéger cette demoiselle, te présentant comme son alliée, une paire de lutte solidaire, et non une héroïne égocentrique. Amicalement ta main se pose sur l'épaule de la dame.

Pardonnerait-elle ton audace ? Tu es si sincère dans ta rancœur Dolores pour feindre son désintérêt. Tes origine du peuple t'ont suffisamment noyé de principes : œil pour œil, ergot pour ego. Et le tien en avait salit de ses griffes. De ce manque d'estime que crache paradoxalement et sournoisement les plus dépendant de tes services.

« Le plaisir de vous retrouver est équivoque, croyez le bien. M'introduiriez-vous auprès de cette jeune personne ? Mademoiselle ? »

Quelque fois s'imposer en médiateur affadissait la vilainerie.

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Dolores C. Yellan
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Dolores C. Yellan
Ven 6 Jan - 12:29
Que l'instant s'étire, plus encore infini... Que le temps s'arrête, se fige quelques secondes, pour me laisser approcher dans l'ombre dissimulé de mon rire qui semble être comme un charme que j'aurai tissé tout autour de toi mon enfant..... Que les minutes ne soient plus qu'une immense langueur infinie d'une félicité que je serai la seule à sentir venir m'entourer......D'une tendre langueur qui viendra me bercer, se promener sur mes lèvres pour y laisser un tendre baiser..... D'une douce langueur qui viendra me faire tournoyer dans sa danse macabre que je tisse autour de toi....Que le temps ne soit plus pour que cette seconde où nous jouons, mon enfant soit infini... Que le monde suspende son cours le temps que je t'enlève à ce monde... Que cette seconde s'étire pour que je puisse te mener au sein de mon enfer, puisque tu ne veux rester dans ton petit Paradis doré, où tes idées sont tes seules conventions.....  Que cette seconde s'étire pour que je puisse te donner un baiser... Ce baiser de la souffrance et de la mort... Ce sera un baiser noir, un papillon qui mourra dans les secondes où il l'aura reçu..... Mais le sais-tu ?

Oh non,tu l'ignorais, sot que tu étais. Tu t'imaginais encore voir la lumière quand il n'y a plus aucune lueur pour toi.... A trop jouer avec les ténèbres celles-ci viennaient à présent te chercher....
Et crois moi, je vais t'emporter dans ma symphonie de douleur et de peur.... Tu ne t'ennuieras pas, le temps que tu y passeras... Tu souffriras, tu t'agaceras, tu me poursuivras, ne comprenant rien... Et arrivé dans les ténèbres de ta ruelle promise, ce sera ma chanson seule qui résonnera.... Et tu seras forcé d'écouter mes hymnes et hommages les plus sombres... Tu seras obligé de souffrir à la hauteur des sévices infâmes que tes mots infligent aux femmes..... Tu crieras, tu supplieras, mais je n'aurai d'oreilles que pour ton concert de cris et de douleurs... Je ne ferais pas cesser si vite une aussi tendre mélodie à mes oreilles.... Tu peux rêver, tu peux essayer de t'échapper... Mais si je veux ta mort comme je la veux, tu n'y couperas pas... A présent je n'aurai plus de paix jusqu'à ce que ton teint ne fleurisse en un doux bleuet.....

Entends-tu ma chanson qui se joue délicatement en sourdine ? Elle est un vague écho d'un chœur ténébreux... C'est une mélodie grandiose et superbe... C'est une mélodie lancinante et cruelle... C'est un écho de mystère et de danse... Une voilerie sonore qui vient à tes yeux se cacher pour une fois en l'ombre se déployer, t'enlacer puis t'enfermer en son cœur qui te lacérera de l'intérieur.....
C'est une musique qui commence doucement, très doucement, à peine un écho qui vient effleurer ta joue, une caresse sur ta peau, un effleurement, une tendresse d'une mère faussement nourricière.....
Puis elle gagne en un écho plus fort, mais reste d'une douceur inégalée... Ses caresses sur ta peau se font plus appuyées, plus sensuelles.... Elles gagnent en appel pour te séduire quelques peu.....
Puis son son devient un doux murmure, comme pour bercer ton âme alors que les caresses, de plus en plus acérées, viennent se dispenser sur ta peau..... Puis son son devient une petite berceuse qui vient endormir ta méfiance alors que ses caresses continuent leurs danses sur toi.... Puis son son prend des accents de plus en plus magnificents, de plus en plus éclatants montant en intensité, son tempo de plus en plus noble et solennel alors les caresses deviendraient de plus en plus étranges, qu'elles viendraient te piqueter en ta chair...... Puis se mêlant au son de mon instrument seul, des échos d'autres mélodies alors que mes caresses viendraient mordre ta chair et joindre ta voix, effrayée au choeur alentour.... Puis son son devient une symphonie grandiose d'une rare intensité qui arrache des pleurs à ceux qui l'entendent face à sa beauté alors que toi, pris en sa trame tu hurles de la souffrance qu'elle te donnes..... Puis son son décroît comme ta voix qui tend vers son dernier soupir en même temps que la dernière note de musique résonne....

Mais mon écho était encore un silence que tu n'entendais pas.... Ma chanson était encore secrète et se terrait en moi... Mais ce n'était plus qu'une question de temps.... Quand mon incantation de temps cesserait ses effets..... En attendant, chante donc ta vie, mon petit Chaperon.... Chante une dernière fois pour moi, chante donc, mon Chaperon avant que le Loup ne commence à te dévorer....
Chante ton espoir, dans l'espoir que le monde t'entende et te rende un tant soit peu de raison...... Chante, chante avant que ma voix ne te fasse crier et regretter ces moments où tu étais heureux et tranquille sur tes terres....Chante, oui, chante, respire ta vie, alors que je cesse de rire et te regarde avec un petit souris..... Oui, respire, prends l'une de tes dernières bouffées d'air alors que ma main nue de tout gant s'approche de ton bras... Oui respire, profite du fait que tu n'as point encore mal... Oui, souris moi, si tu veux, de ton air suffisant pensant que je veux te toucher car tu me serais d'une beauté inimaginable.... Tu ne peux pas savoir que mon cœur soupire encore et toujours pour la beauté d'un mort.... Oui souris moi, souris moi encore...  Je te rendrais ton sourire de mon plus bel air mystérieux....Pourquoi ne pas en finir sur un sourire qui se fane en colère froide alors que tu pourchasses une coquine qui te tente ?  Pourquoi ne point tout achever sur cela mon Chaperon ? Pourquoi le loup ne serait-il pas un vil tentateur ? Je pouvais presque imaginer ta voix scandalisée me répondre sans peine.... « Parce que les jeunes filles sont des êtres purs que l'on peut abuser aisément en évoquant le mariage... » Aussi laisse-moi t'apprendre ta leçon dans la souffrance....~
Et mon sourire s'agrandit et ma chanson gagna en netteté mentalement alors que ma main de ton bras j'approchai, prête à y délivrer les premiers chœurs....

« Vous ravissez toujours le cœur des jeunes filles, cher Marquis, mais vous ravivez-vous encore de soufflets pour vous faire recouvrir raison ? »
Un nouveau chœur, une nouvelle voix, une nouvelle mélodie. Ma musique qui se sauva dans un envol de dentelles et de volants et que je ne retins pas.... Alors qu'une nouvelle partie de cette symphonie se créait sous mes yeux et que je n'attendais pas... Une fois de plus la musique venait de surprendre ceux qui l'écoutaient... Et ma mélodie interne s'en modifia quelque peu alors que je tournai le regard vers la voix qui venait faire un duo avec moi, semblait-il.... Regrettais-je en cette réécriture ? Point du tout.... Cela ne créait qu'une plus belle chanson...... Un sourire sur mes lèvres, mon regard qui se tourna vers la voix qui venait se joindre à la mienne.... Des cheveux de feu, une robe d'un même écarlate comme un innocent Chaperon quand de ses mots jaillit une autre Louve...
Je rirai bien aux éclats de ce brillant trait d'esprit qu'elle vient de lui décocher, mais la retenue sied mieux pour un esprit aussi égaré dans ses fadaises avec quelques flèches assenées d'Artémis pour calmer un Actéon décidément bien malheureux pour croiser la route de deux de ces Chasseresses.....
Plus tard... Plus tard, quand le temps viendra... Attendons les autres flèches, toutes prêtes à être décochées, à peine sortie de leur carquois écarlate de feu vivace..... Attendons les alors que sa main se dépose sur mon épaule, union et soutien de deux filles de la liberté....
M'outre t-elle ? Point le moins du monde. Bien au contraire... Ma solitude glacée face à cet individu disparaît par ce simple geste et ne m'en fait que sourire plus encore.....
Un petit sourire à son égard suffira simplement alors que le Marquis, pris au dépourvu de la rencontre d'une de ses connaissances, entreouvre ses lèvres, et laisse échapper le peu d'esprit qui lui restait en nous regardant subitement.....

Il file, il passe à nos côtés et nous ne faisons pas un geste pour le retenir alors qu'il s'éloigne déjà et que son corps, privé de lui se fige sur lui-même et pâlit comme s'il craignait que venant des lèvres de ma charmante compagne Louve viendrait les propos qui lui feraient perdre de sa superbe....
Sans savoir qu'il n'avait déjà plus rien d'admirable à mes yeux..... Mais il aurait tôt fait de l'apprendre, de mes propres lèvres.... Un sourire se dessina sur mes lèvres avec la délectation de l'instant qui approchait que je ne retins pas alors que la voix de mon illustre inconnue reprit......
« Le plaisir de vous retrouver est équivoque, croyez le bien. M'introduiriez-vous auprès de cette jeune personne ? Mademoiselle ? »  Un nouvel échec infligée par une Reine au Roi adverse...Et le Roi de sursauter, et rappeler à la hâte l'esprit qu'il avait laissé filer il y avait quelques secondes..... Le  Roi de tressaillir et se changer en une figure humaine... Puis prendre une profonde inspiration, et petit à petit laisser revenir les couleurs de son masque d'homme du monde et de séduction... Petit à petit refouler ses émotions jusqu'à ce qu'elle ne soient plus que de légers points de couleur en ses yeux qu'un sourire voulu enjôleur tenta de dissimuler en susurrant d'une voix de velours.....
« Oh vous, ici, très chère ? Je ne savais point que vous étiez une amie de la famille.... Et pour ma part le plaisir de vous revoir est aussi extrême.... Je constate, avec joie, que votre beauté n'a toujours point son pareil parmi toutes ces fleurs à peine écloses et que vous continuez d'être une amaryllis flamboyante...... »


Ainsi donc le sot avait de l'esprit pour glisser d'une voix de velours des mots irrévérencieux....
En appeler à des langages floraux secrets pour déclamer au vu et sus de tous des défauts de coquetterie ou de trop grand cour entreprise par des gentilhommes ou tout simplement se changer en miroir de la Reine de Blanche Neige pour mieux mettre en valeur les années passées....
Déguiser sous des compliments des attaques personnelles dont se défendre de trop vive voix n'attirerait que regards désapprobateurs..... Car voir ces lueurs de mépris qui restaient dans son regard si on n'avait point vu sa surprise avant étaient bien trop difficile et sa voix, parfaite Tartuffe, donnait le change..... Mais moi qui était à leurs côtés j'avais vu celles-ci s'enfermer dans le palais de ses yeux... Je savais donc à quoi m'en tenir... Et assistais à cette danse qui s'esquissait... Une danse aux pas qui se suivaient, s'esquissaient dans un ordre parfait.... Et où il ne tenait qu'à moi de m'y mêler ou m'en éloigner.... La main qui me retenait n'était plus et me libérer était aisé, à présent....
D'un geste je fus libre comme je l'étais déjà en pensée......
Mais me retirer de telles danses me semblait bien triste quand elles avaient commencé à s'esquisser et moi aussi je voulais quelques tours de piste.... Et une camarade, de mon carquois épauler...
Aussi un de ces petits souris qu'il lui ressemble puis quelques mots délicats pour lui parler, tout en remettant mon gant qui n'avait plus aucune utilité, à présent, puisque c'était de mots que nous allions le lacérer.....

« Parmi nos sœurs fleurs, il y a toujours des fleurs qui se distinguent de toutes par leur élégance et leur mise, cher Monsieur..... Ces fleurs devraient-elles se cacher quand leur beauté a été faite pour les distinguer ? Voudriez-vous contraindre une fière et sublime amaryllis à se cacher au sol comme une timide violette ? Quand sa beauté a été crée pour rayonner ? N'auriez vous donc aucun égard pour la nature de ces fleurs, voudriez vous contraindre une personne à être ce qu'elle n'est pas ? Car il me semble, Monsieur, qu'un tel discours s'en rapproche bel et bien.... »
Mon regard, plongé dans le sien... Ma voix calme comme une eau claire, tranquille, et presque docile....Ma réponse, teintée d'une fausse innocence à ses mots.... Mon sourire léger et doux, puis l'éventail que je déploie pour m'éventer faussement... Alors qu'à nos côtés, le Marquis laisse à nouveau son esprit s'échapper et me regarde médusé, les mots se frayant avec peine jusqu'à sa tête emplie de vent.....Mais vois comme je suis douce princesse, je te laisse le temps de reprendre tes esprits... Vois comme je te laisse te pencher sur ce beau langage et peut être le comprendre si ton esprit le peut, dont je t'ai fardé soigneusement le message. Un autre sujet s'esquissait et personne n'y répondait..... Laisse moi donc m'y conforter pour  ne pas t'être aise.....

« Et puisqu'il semblerait que nous ayons ravi l'âme de notre compagnon par nos corolles gracieuses et nos airs en le vent, laissez moi me présenter....Je suis Alyss Bathory..... Enchantée de faire votre connaissance. Et à qui donc ai-je l'honneur ? »
Mon sourire qui se tourne vers la Reine Amaryllis, flamboyante de son écarlate beauté... Un révérence qui s'esquisse pour la saluer..... Un regard voulu cherchant une certaine complicité, un instant en suspens, loin de cet horrible personnage à la conversation fort limitée....
Mais l'instant de grâce s'éclipse déjà alors que notre Matamore s'exclame déjà, revenu d'entre les morts par je ne sais quel mot......
-Com...Comtesse de Hongrie..... »
Petite fleur qui commence à faner dans sa panique et son esprit qui fuit, tu tentes donc d'impressionner quelqu'un par ce titre ? Tu tentes donc de te faire voir entouré de personnes de belles naissances comme un moyen tranquille d'assurer ton importance ? Bientôt diras-tu, mon enfant, que je suis éprise de ton charme élégant et que ma haute naissance t'obligerait à accéder à de tels transports ? Ne prends pas cette peine, mon Chaperon.. Ne prends pas cette peine, laisse moi exprimer mes pensées sur la véritable noblesse et ceux qui la possèdent....

-Qu'importe les titres de noblesse pourvu que l'âme le soit... Au cours de ma vie, j'ai vu plus d'hommes malaisés à l'âme scintillante de grandeur et de beauté et qui ne se vantaient de rien que d'hommes aisés sur lesquels la fortune s'étaient penchée, en faisait grande démonstration et dont l'âme brillait de cette même fortune... Peut être est-ce aussi votre cas, Madame.... ?
Et vous Monsieur, seriez vous de ces âmes perdues dont la face noble n'est que face de carême, à accorder autant d'importance à préciser mon titre ?
Mon regard qui se dépose sur lui avec cette pointe d'innocence qui me seyait depuis tout à l'heure, à moi la jeune fleur à peine éclose.... Puis le regard, complice, qui appelle à moi en cette danse ma Reine Amaryllis pour doucement la laisser à son tour avec grâce à sa juste place le ramener....... Puis mon regard, butinant, revenant se poser sur la fleur qui se mourrait pour achever avec ma grandeur et ma noblesse dont pour une fois je me drapais.

Vois comme est la véritable noblesse. Elle ne se vante point, ne s'exprime point. Ce n'est point des titres, ce n'est point de l'argent. C'est la grandeur d'âme et l'acception.... Tu n'as, toi, de noble que le nom. Entends ma phrase et mes sous entendus.. Mais tu ne t'y trompes point et ne prend point cette fois-ci tout pour du beau langage quand tu protestes.....
-Point... Point du tout ! » Mais ta réponse, est vive, Matamore, un peu trop empressée.... Ton visage poudreux vient de rougir... Tu viens bel et bien de te trahir... Mais point de surprise en moi... Je le savais. Tout cela n'était que question de rhétorique et de mystification... Et tout ne reste que question rhétorique pour te faire vaciller..
Ce que je viens de réussir, et avec succès.... Et puisque à la fin de l'envoi, je touche, permettez moi, cher Monsieur, de vous le faire remarquer.....
-Vous vous défendez, ma foi, je trouve avec bien de véhémence... Y aurait-il ici une part de réalité ? Votre avis, Madame ? Et je vous laisse à mes côtés sans vous appeler ? Que je suis maladroite, que je suis une horrible obligée... Permettez moi de vous inviter à notre danse improvisée de mots échangés où j'ai le sentiment que vous y brillerez fièrement......
Ô Reine Amaryllis, venez donc danser avec moi....La danse vous est offerte, je vous offre mon bras...Je vous offre une place dans notre valse à deux... Valsez donc avec nous encore un peu....~
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Alyss Báthory
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Alyss Báthory
Mer 5 Avr - 9:22



De quelle couleur sont tes épines, ma chagrine Dolores ? Tu es cette racine engloutie sous une terre sanguine. Le terreau de tes larmes salies de poix, de poison, abreuve ton derme érodé de tes longs ruisseaux. Sous ce martial subterfuge de rose carmine s'infusent un mucus vénéneux. Les vrilles de ces ronces charnières se greffent à l'entrelacs de tes veines. Un étau aux ergots faméliques enserre ton battant, douloureusement. Dolores dodelinant ta tête endolorie. Dolly indocile. Les lettres de ton patronyme s'enroulent en boucles serties en parure. Ces rondeurs t'ont toujours sied.

Tu suintes une vipérine torture, fléau impacté dans chacun de tes mots. Ou maux ? Cette souffrance est si diffuse pour que tu l'amarres à d'autres échines. Tu t'échines dans ce labeur, écorches tes phalanges aux chairs en paroi de crépis, tu épluches ta conscience pour t'en déposséder, mais la feinte ne serait mette fin a ta frustration, irascible.

Ta gorge est sèche, Dolores. Râpeuse de cet or pesant, de cette gloire alourdie. Une soif de Tantale pour un dépérissement que tu as toujours craint. L'envie de reluire perce ta peau en rayons décadents. Tu te mutiles de ton propre bourreau passionnel et y consent.

Il n'y a point d'issue à ce dédale viscéral.

Cette opprobre intestine, il l'agite réverbérant tes paroles affûtées. Désagréable répartie ce cher Henson.

Les pétales de ton rosier flétrissent en amaryllis écarlate, pigmenté de honte jusqu'au pistil. Tes sépales saignent gouttant leur sève d'un flux contenu, d'une salive qui te brûles d'invoquer. Le miel de ses salutations t’écœure de son synthétique. Il butine ta patience, camouflant sous des illusions florales son air narquois. Un sourire dont tu souhaiterais déchirer l’impertinence. Une doucereuse vengeance.

Le mutisme scelle tes lippes analogues au cire cacheté – close et grenat – d'un silence précédant les réponses ébahies. Et impactées. Il a visé ton myocarde égratigné ce bourreau des cœurs a en connaître si bien l'architecture, fourbe connaisseur pour en ébranler les plus fermes artères, les plus vaillantes valves, les fondations les plus aguerries.

Le mal est si burlesque, les raisons de ta défaillance si humaines. N'est ce pas de vérité que tes pores se granulent ?

La reine de pique de cette bataille aphone te prend la main d'un jeu qui t'est défavorable. Rescousse réciproque aux rôles permutés. Tu te fonds dans son raisonnement, éloquent, tarissant la source de ces doutes dont la marée irritait tes rétines en amont.  

Alyss Bathory. Comtesse hongroise dont la grandeur d'âme se veut si souveraine. Tu ne peux endiguer cette indicible admiration à rosir tes pommettes en admirant le fier étendard de ces paroles justicières. Sa verve s'exprime en ta défense, en ta prestance, en ta présence. Elle renverse le Goliath enjôleur, s'éventant triomphante de la fronde de ses mots.

Tu ne peux que sourire à son rictus, toi fière bouillante amaryllis. Ton rouge pompeux n'est plus une offense irrévérencieuse mais bien le flambant d'une beauté incendiaire. Ta vitalité a des flemmes leur chaleur.

« Enchantée, Comtesse Bathory. Je suis Dolores Carmen Yellan. Une amie de notre jeune mariée. Il semblerait fort bien que notre camarade ait découvert de bien plus pesants et épanouis rameaux que son imagination supposait. »

Tu greffes un persona affable a ce discours sincère, éloignant in petto ta semblable, de ce féminisme qui communément vous anime, pour cette révérence théâtral. Le rideau ne tombe point, encadrant de ses pans la mise en scène qui se succède, cette répartie sempiternelle. Elle lutte la belle noble, le faciès glorieux, n'abaissant point son menton sous l'étiquette d'un nom rendu par écho. Elle plante son incarnation, son esprit dans la réalité de cette estrade extérieure et improvisée, n'abdiquant point les armes, désarmant de ses amarres son adversaire qui perd pieds.  

Son navire essore la tempête, elle est cette sirène qui le fait naufragé égaré, noyé. Les vocables se répercutent avec autant de sonorité qu'une voix hurlant en apnée. L'importun est devenu l'importuné.

« Je ne serais point vous le garantir, Comtesse, si mon âme reluit d'une richesse intestine. Je n'ai jamais pris de temps pour parfaire cette introspection et je me sentirais égocentrique d'y répondre affirmativement. Mais je suis d'avis que la fortune se trouve à des qualités plus enfouies, je suppose. »

Tes propos, y adhères-tu seulement ma belle orgeuilleuse ? Toi qui si parvenue se pend à des branches charnelles pour l'or d'une pièce, d'un effet. Un homme fut bien plus fastueux que ces corps rugueux contre le tien. Son ombre a perdu de sa couleur dans ta silhouette. Tu es terne. Sa palpation un châle spectral dont tu enlaces encore l'étreinte.

Une autre forme délavée de ces coloris s'infuse à cette réalité. Celle d'un Tartuffe aux lèvres suturées. Une mutité que cette demoiselle égorge gracieusement avant de te solliciter derechef.  

Votre alliance verbale contre cet ennemi acide est bien tentatrice.

« Il semblerait qu'a trop mirer son reflet, notre Narcisse ait omit l'existence d'autres fleurs extérieures à son jardin. Que dis-je, une jachère, à en estimer la pauvreté de son terreau, si infertile. Heureusement nos bourgeons sont plus volatiles. Vous siérait-il une échappée à cette église tandis que Monsieur prend racine ? Peut-être finira-t-il en jonquille comme son homonyme ? »

Le narcisse, l'amaryllis et vous tendre lys.

Quel bouquet formons-nous ?

Ne partagez-vous point la noblesse de son emblème ?

Vous dont la blême hermine m'a protégé, a couvert de cette peau à mal d'être dévoilée.

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Dolores C. Yellan
Rose douloureuse. Hortensia douteux. Tubéreuse fatale. L'âme florale au bouquet flétri.
Dolores C. Yellan
Dolores C. Yellan
Age : La question fâcheuse pour ces Dames. Ayez l'amabilité de ne pas vieillir mes trente trois années, c'est tout ce que je vous demande.
Nationalité : Américaine
Taille : 162 cm
Messages : 39

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Dolores C. Yellan
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