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[Libre] Parcourir le néant

 :: — Le Monde — :: Asie :: Russie
Jeu 3 Sep - 2:18
Je parcourais le vide, A chacun de mes pas résonnait le bruit étouffé des feuilles auburn de l'automne que je foulais du pied, brisant ces fanes aussi sûrement que les os des infidèles lorsque la froide morsure de ma lame les invitait à rejoindre les abysses. D'une certaine manière, le néant sempiternel dans lequel je m'étais plongé de mon plein gré était apaisant, il emplissait mon âme tourmentée de « Rien », le nihilisme dictait ma vie, et je m'y complaisais, les papillons noirs voilaient mes yeux, me berçant de mille et une illusions, alors que le dogme de la Théorie du Chaos se rependait silencieusement dans l'atmosphère . Par moment, faire de cette ancre le barrage de ses pensées incongrues, d'une vie encombrante et prétorienne, abandonner son Persona l'espace de quelques heures, discrètement, à l'écart des masques souriants des clowns grotesques du Quotidien, s'allonger dans l'herbe verdoyante et regarder le ciel ensanglanté de l'aube triomphante, est la seule chose qui prévaut.

Habituellement, perdre du temps à espérer en gagner, effleurer du doigts quelques instants d’éternité, mettre de l'ordre dans mon esprit anarchiste, m’apparaissait comme la plus funeste des ignominies. Quel peut être l'intérêt de perdre une complète journée pour ces futilités? Mais aujourd'hui, le sens tombait tel une évidence. La nostalgie, penser à avant, à l'époque où ma vie ne se résumait pas à tuer, annihiler, encore et toujours, jusqu'à plus soif. Se rendre compte de sa monotonie. Elle me semblait si passionnante, à présent, il y avait de l'action, des larmes, des cris. Ceux des accablés se délaissant de leur fluide vital, ou des désespérés suppliant un Dieu impie de leur rendre ceux qu'ils aiment, au final, les y ramener, et ironie du sort, ne jamais les retrouver. Au commencement, il n'y avait rien. Depuis que les stigmates avaient percé la peau grisâtre de mon front; depuis que la mémoire de la puissance dominait mon esprit, que son sang coulait dans mes veines. Froisser la réalité à mains nues, me gorger de l’énergie et de la chair des mortels, faisait de moi le plus comblé des immortels.

Mais depuis quelques temps … jamais, seigneur, jamais d'élément perturbateur ne vint troubler les jours qui se suivent et se coursent, aucun disciple fourvoyé escomptait le dérisoire espoir de mettre fin à mes jours, rien qui ne pouvait gonfler mon palpitant d'adrénaline tant désirée. Ma vie ne se résumait à présent qu'à décimer les plus démunies, en masse, et à semer le chaos et la destruction à travers le monde. Je trouvais cela si étrange, que les hommes ne s'alertent pas, ne compte que sur de pitoyables exorcistes pour se protéger des émissaires de la fin des temps.

Ne trouvaient ils pas cela futile ? Ne caressaient ils pas une espérance trop idéaliste ? Leur confiance était elle placée entre des mains vertueuses ? Je finis par renoncer à l'idée de chercher des réponses à mes questions, simplement profiter de ces quelques instants d'accalmie pour me gausser d'un monde devenu fou. C'est l'esprit presque desaxé que j'étais sorti de l'arche pour prendre le chemin de la Syberie. Quoi de mieux pour dissiper le feu ardent qui semblait couver son mon crâne que de profiter de l'air frais de la mère patrie ? J'avais marché, quelques temps, sans me poser de questions, tranquillement, marquant le sol enneigé de mes pieds nus.

J'étais une arme mortelle, meurtrière, sans le moindre scrupule. Le treizième apôtre … l'air que j'expirais faisait trembler les vivants, et mon souffle putréfiait la chair des mortels qui osaient me faire face. J'étais la Puissance incarnée, le Chaos Originel … mais pour le moment, je n'étais qu'un homme en quête de calme, personne ne viendrait me déranger, personne, jamais, ne pourrait l'oser. Je me suis allongé, sur le sol, dans la clairière fraîche et bercée par le vent. Je sais qu'il est difficile d'imaginer l'homme insolite que je suis allongé calmement dans une prairie déserte, mais que serait nos vies sans ces instants de folie douce ?

Je ne le savais, je ne souhaitais le savoir. Presque mécaniquement, je m'enquis du golem qui flottait paresseusement autour de moi en poussant un long soupir, peut être que le Comte avait une mission pour moi … finalement une activité quelconque aurait sûrement été préférable à l'ennui inhérent a l’inaction. Mais il n'y avait rien. Tant mieux. Je l'ai accidentellement - vraiment - jeté par dessus mon épaule et il fini par rouler dans une pente, quelques mètres plus loin. Je n'avais pas envie de me lever, j'irais le chercher plus tard. Après tout, qu'étaient les minutes et les heures pour quelqu'un comme moi ? Peu de chose, au regard de l’éternité.

Miraculeusement ; ce n'est que quelques minutes plus tard que les feuilles se mirent à bruisser, que la forêt résonnait, des branches qui craquent et des géants de bois qui grognent, la symphonie des intrus du microcosme de Pan. Quelqu'un d'autre? Qu'en savais je, ma voix viscérale, dont la politesse semblait aussi fausse que mes menaces sous entendues s'avérait apparentes, retentissait avant même que je ne sois sûr de la réponse.

"Je suis désolé, pourriez-vous me rendre mon golem qui a chût à quelques pas, s'il vous plait? Vous seriez si urbain ... urbaine, peut-être?"


Si il -ou elle - ne souhaitait accéder à ma requete, tant pis, il - ou elle - mourra.
Dans d'atroces souffrances.
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Dietrich von Rozenkreuz
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