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Des souris mutantes, le chaos, une journée banale à la congrégation [with Aon + libre ]

 :: — Congrégation de l'Ombre — :: Quartier Général de l'Ordre Noir
Ven 21 Aoû - 12:16



Le monde lui semblait gigantesque, de ses quarante centimètres de hauteur, en incluant ses larges oreilles rondes. L’œil vif comme l'éclat d'un rubis, la chose faufilait son corps adipeux dans les parois sphériques de tuyaux trop étroits pour elle. Étrangère à sa propre condition, depuis peu habituée à cette massive enveloppe de poils drus, elle parcourait ces territoires nouveaux, loin des barrières métalliques qui constituaient son ancien univers. La cage avait été déformée et avait cédé à sa musculature croissante, se développant encore tandis qu'elle se frayait péniblement un passage dans les canalisations lugubres. Dépourvue de notion du temps, la créature ne pouvait se figurer si sa fuite remontait à quelques heures ou quelques journées. Mais le futur se présenta à elle par l'incarnation d'un halo lumineux s'élargissant et s’intensifiant alors que ses griffes s'en rapprochaient. Poussant un couinement rêche la monstruosité s'engouffra – guidée comme l’insecte par une flamme  –  vers l'illusion de liberté que lui promettait un soleil factice.

***

Une nouvelle journée avait débuté à la congrégation, venant se fondre aux jours passés, hachurés en croix rouges sur le calendrier. Les repères s'étaient installés par le biais de conditionnements, chacun vaguant à ses habitudes ayant oublié l'étrangeté même qu'avait pu leur sembler l'existence de la citadelle fut toute une époque. Engouffrée elle aussi dans ce quotidien devenu familier, Lisette gambadait gaiement dans les couloirs, à bras déployés, en oiseau fixé au sol. Aucun ordre n'avait été donné des instances supérieures. Aussi pour le moment, profitait-elle de ce quartier libre passager.

Ses pas successifs pianotaient sur le carrelage le son d'un mélodieux tempo rythmé. Dans sa course improvisée, Lisette fit un tour sur elle même pour s'amuser à déployer les pans de sa robe bouffante vert anis. Quels jeux allaient bien pouvoir la distraire aujourd'hui ? Exorciste de statut, elle restait avant tout une enfant. Et le cerveau de ces onze ans était encore charmé par les amusements et occupations ludiques, d'une petite fille de son acabit.

Les adultes jouaient aux échecs, aux cartes, des activités bien trop statiques pour ce brin de rouquine débordant d'envie de se dépenser. Trop sérieuses également. Lisette adulait davantage les distractions faisant échos à la créativité, brisant les règles, sans obligations. Honteusement, il lui arrivait d'animer ses peluches en discussions improbables ou de se revêtir d'un rôle fictif durant un instant récréatif.

Un sentiment similaire à un caprice, impulsif, ces décisions désorganisées si propre à la gente enfantine... C'est de cette émotion que lui vint l'engouement de se rendre à la bibliothèque de l’ordre. La vision de la large porte de la salle sacrée, avait déclenché à elle seule, ce désir si envoûtant de lire.  

Sous l'emprise de ses pulsions de bibliophile, Lisette s'engouffra la bouille ravie dans le palais des livres. Quel trésor littéraire allait-elle trouver ? Quelle aventure allait l'aspirer en dehors du réel ? Ses joues rosirent tandis que sa tête longeait les étagères alignées à sa taille.

Des bouquins variés s'amoncelaient en une petite tour dans ses bras. Les traits de plus en plus embellis par l'euphorie, Lisette se déplaçait entre les allées érigées par les dédales d’ouvrages. Tableau ordinaire, d'une banalité soporifique. Jusqu'à ce qu'une tâche blanche et pelucheuse brise cette normalité.

Intriguée de cette forme nouvelle, elle s'en était rapprochée, guère bileuse, se sentant mentalement protégée par les murailles du quartier général. L'échine de l'étrange animal était ronde, dessinant une petite dune neigeuse qui devait être agréable au toucher. Son dos velu, c'est tout ce que la petite exorciste était susceptible de discerner dans l'axe où elle évoluait lentement.

Sa langue claquait dans son palet, créant une note amicale, dans l'intention d'attirer la bête. Comme on pouvait le faire avec un chat.

Était-il possible qu'une de ces adorables bestioles se soit glissée dans la citadelle ? Pensée fortement idéalisée.

Alors que Lisette s'absentait, telle qu'à l'accoutumé, dans un avenir alternatif où elle aurait saisi le félin et baptisait Andersen, la chose se retourna pour lui dévoiler sa face monstrueuse.

Ce n'était pas un chat ! Prévisibilité scénaristique, n'est-il pas ? Des oreilles arrondies et roses. Un museau allongé. Une mâchoire pourvue de dents jaunes dont deux grandes incisives luisantes de salive. Des yeux pourpres animés de rage. Une souris albinos, telle qu'on les voyait en laboratoire. Le lecteur attentif notera que la présence du fameux rongeur dans une bibliothèque, n'est pas fortuite et peut faciliter quelque plaisanterie. Fait empalement volontaire de la narratrice à l'humour douteux.

Grignotant en amont un meuble, sa gueule écumant de furie, la souris en était effrayante. Lisette laissa échapper, avec ses livres, un cri suraiguë avant de courir, s'époumonant vers la sortie. Plus vive que le quadrupède, exploit poussé par l'instinct de conservation, elle eut juste le temps de refermer la porte après son passage, laissant son poursuivant se cogner violemment contre l'obstacle impromptu.

« Qu... Que se passe-t-il ? Qu'est ce que c'était ? » La parole se fit haletante et quelques larmes d'effroi restaient incrustées dans le coin de ses orbes oculaires. Tentant de rassembler ses esprits, Lisette se questionnait sur l'identité de la nouvelle menace.  
     
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Lisette Delcambre
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Ven 21 Aoû - 13:00
Aon s’était enfui de l’infirmerie le plus discrètement possible, jugeant que ses blessures ne valaient pas la peine de se faire ausculter par l’infirmière en chef qui l’effrayait presque autant que la possibilité de se retrouver seul face à Luberrier. Quoi que… Non, réflexion faite, ce n’était pas presque autant qu’elle l’effrayait… C’était BIEN PLUS qu’elle l’effrayait, même si il savait pertinemment que cette pauvre femme ne voulait que son propre bien. Ses méthodes étaient cependant quelque peu musclées et filaient des sueurs froides à tous les exorcistes qui avaient dû passer entre ses mains après une mission, soit la quasi-totalité des exorcistes présents au sein de l’ordre noir. Et s’ils n’y avaient qu’eux encore… Il repensa en souriant aux bavardages des infirmières qu’il avait pu entendre avant de se faire la malle le plus discrètement possible. Il n’avait guère été étonné de les entendre pester contre les scientifiques qui s’épuisaient littéralement à la tâche lors de leurs trop nombreuses nuits blanches et qu’elles aimeraient beaucoup coincer pour les forcer à prendre du repos. Peu importe que des dossiers prennent un jour ou deux de retard, au vu de leur état, c’était leur corps qui méritait qu’on s’occupe d’eux et non pas cette fichue paperasse !

Et les connaissant, si jamais elles le choppaient, il risquait fort de se retrouver à subir un sacré sermon, en plus d’un tirage d’oreille en règle. D’après ce que lui avaient dit les autres, il n’avait aucune envie de tester et se mit donc à réfléchir au meilleur endroit possible pour se planquer.

Le réfectoire ? Non, hors de question, avec ses bandages aux bras et au cou, il risquait d’attirer un peu trop l’attention de Jeryy qui semblait s’être mis en cheville avec les infirmières pour veiller au bien être des personnes présentes à la Congrégation.

Sa chambre ? Non, même s’il pouvait la fermer à clef afin d’avoir un peu de calme, il n’en demeurait pas moins que cela restait une solution bien trop facile pour ne pas être envisagée immédiatement par le personnel médical. Et rien ne lui disait que l’infirmière en chef ne devait pas avoir un passe partout afin de récupérer par l’oreille ses patients un peu trop récalcitrants. Non, définitivement pas une bonne idée.

Le dernier lieu qui lui vint à l’esprit lui sembla être le plus indiqué. Il connaissait assez bien la bibliothèque au vu du temps qu’il y avait passé, et comme ce n’était pas véritablement un endroit où chercher refuge pour se cacher, il était presque sûr que personne n’irait l’y chercher, ou du moins pas avant un sacré bout de temps… Oui, ça paraissait être une bonne idée, et c’est ainsi qu’il se mit en marche à travers les couloirs sinueux de l’Ordre Noir, saluant les rares personnes qu’il croisait, ses bruits de pas se réverbérant légèrement contre les murs. Qui aurait pu penser que cette journée, placée au départ sous le signe de la banalité, allait à ce point dégénérer ? Sans doute un habitué des lieux, et encore… N’y aurait-il donc jamais de réel jour de répit au sein de l’organisation religieuse ?

Il fallait hélas croire que non. Le hurlement enfantin d’une jeune fille mit l’aveugle aussitôt sur ses gardes, le pressant de se dépêcher. Coup de chance, cela venait de la bibliothèque, et il n’en était plus qu’à une quinzaine de mètres. Ses jambes, déjà pressées, s’élancèrent en direction du sanctuaire du savoir, le conduisant lestement à destination, quelques secondes après que Lisette a réussi à fermer la porte, un curieux son d’impact venant froncer les sourcils du breton qui se demandait déjà ce qu’il pouvait bien se passer.

La voix de la demoiselle qui venait de fermer les lourdes portes le fit se redresser légèrement. Il reconnaissait sa voix, et si sa mémoire était bonne, il s’agissait de Lisette Delcambre, une française arrivée depuis peu dans la Congrégation. Clignant des yeux, l’aveugle se pencha légèrement vers la petite fille, prenant garde à ne pas la terroriser plus qu’elle ne l’était déjà.

- Lisette ? Tu vas bien ? Qu’est-ce qui s’est passé dans la bibliothèque ?

Au plus profond de lui, le breton passa en revue toutes les situations possibles et imaginables. Un Komulin ? Non, il était sûr que Reever et la section scientifique veillaient au grain depuis la dernière tentative en date de Komui sur ce sujet. Une attaque ? Il y aurait déjà eu bien plus de grabuge voire des morts donc niet aussi… Il se retint de justesse de jurer entre ses dents, de peur d’effrayer encore plus Lisette, qui n’en avait aucunement besoin. Il y a tellement de choses qui pouvaient partir en cacahuète ici que ça en devenait franchement pénible à force…

Un bruit de grignotage à l’intérieur de l’antre du savoir le fit tiquer. Qu’est-ce que c’était que ça ? Une souris ? Ce ne devait pas être qu’une simple souris au vu de la réaction de la jeune exorciste… Et si ça se trouve il se trompait complètement, mais on lui avait vaguement dit que les scientifiques utilisaient d’abord des souris de laboratoire avant de leur proposer une de leurs inventions, donc ça n’aurait rien de si étonnant… Pour en avoir le cœur net, il devait attendre la réponse de Lisette… En espérant que la catastrophe en approche ne s’amuse pas à les assaillir…
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Aon Dallien
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Ven 21 Aoû - 13:27



Lisette pouvait ressentir les pulsations exagérées de ses valves cardiaques. Gorgé par l'adrénaline de la précédente course poursuite, l'organe propulseur de fluide vital, peinait à décélérer ses battements. En connexion avec le reste de son corps, ses cellules nerveuses étaient encore véhément agitées pour faire taire l'état d'alerte. A la peur présente dans son organisme, en témoignaient ses fins membres d'enfant tremblotant, s'ajoutaient des questions se heurtant en masse à l’incompréhension de la situation.  

Cette chose – ou plutôt « cette créature », aussi vilaine fut-elle, il était vexant d'associer un vocabulaire digne d'un meuble à une forme de vie –  d'où venait-elle ? Dans sa fuite, Lisette avait clairement distingué une souris. Elle était certaine de son enveloppe... Seulement, celle-ci était tant disproportionnée en comparaison aux habituels rongeurs qu'elle avait pu croiser dans la grange ou le grenier familial. L’acabit de l'animal la fit quelque peu douter, et elle se figura un rat. Mais aussi impressionnante que pouvait se montrer leur grosseur, elle égalait rarement la taille d'un chat. Non. De sordides raisons existaient nécessairement, justifiant le corps atrocement bouffi de cet adorable mammifère d'ordinaire.  

Elle sécha vivement, du verso de ses mains, les gouttelettes de terreur imprégnées sur ses rétines. Endiguant un sanglot. Elle s'en serait voulu, d'une telle faiblesse et d'un pareil laisser-aller alors qu'elle avait déjà côtoyé quelques akumas bien plus tétanisants. Enseignement du jour : L'absence de logique et l'inconnu étaient bien plus déstabilisants que des peurs concrètes.

Se redressant péniblement – car son déboulement précipité dans le couloir l'avait fait chuter – la jeune rouquine fut vite rejoint par l'un de ses semblables. Une figure familière, lui demanda des nouvelles sur son état présent et des renseignements sur l'entité perçue dans le gouffre du savoir.

Aon Dallien. Lisette se souvenait de lui pour quelques birbes d'échanges ne dépassant pas les limites de la conversation de couloirs... Mais bénéfiques. Le genre de paroles anodines que l'on étend l'humeur légère et qui embellissent une journée, quelle qu'en soit leur futilité étrangement importante. Ainsi, elle avait pu apprendre qu'ils partageaient en plus de leur statut d'exorciste, une nation mère, la France.

Les liens patriotiques donnaient dans l'esprit rêveur de Lisette ce troublant sentiment de proximité. Ce petit point commun qui rapproche l'entente.

Rassemblant sa conscience éparpillée dans des méandres d'interrogations, par la surprenante découverte, Lisette peina à articuler. « Je vais bien, je te l'assure. » Sa mâchoire était crispée, rendant la phrase légèrement hachée par mots.

L'aviser de sa bonne santé était le premier point à éluder pour faire tomber la crainte. Le plus abracadabrantesque, allait venir...

« Je... Je suis juste complètement abasourdie et un peu paniquée, j'en ai bien honte. Il y a une grosse souris dans la bibliothèque. »

Se sentant soudainement ridicule dans la formulation de son discours, elle prit la peine de se corriger, agitant ses bras pour se donner plus de crédit. Constat visuel inutile pour Aon, qu'elle omit dans la spontanéité de ses gestes.

« C'était une très grosse souris ! Grande comme un chat ! Bien trop imposante pour être vraisemblable. »

L'écho de sa petite voix affolée, couvrit à ses oreilles le son du bois rongé par la dentition du monstre velu. Sa cécité ayant développé son ouïe, Aon, avait-il sans doute perçu le bruit bien avant que l'information auditive ne trouva son réceptacle dans l’encéphale de Lisette. Peu confiante et par précaution, elle s'écarta prestement de la porte qui grinçait et se désagrégeait de plus en plus.

D'autres bruitages moins identifiables mais particulièrement désagréables se mêlèrent dans la cacophonie de la plainte bestiale.

***

La douleur persistait dans son museau écrasé par la surface friable. Quelle était cette chose plate entravant son espace qu'elle appréciait pour la première fois ? Par instinct, ses crocs se plantèrent dans le bois de chêne de la massive pièce de menuiserie. Les pattes s'acharnant également sur l’existante porte qu'elle ne comprenait même pas. Ses gènes la guidaient vers la sortie. Cette même génétique l'ayant servi à s'échapper de sa prison du laboratoire. Mû par des réflexes d'évasion, prête à se déchaîner en prédateur sur ces humains hostiles.

Une souffrance bien plus lancinante dévora son être. Son ossature se déformait pour se reconstituer, plus épaisse. Sa musculature croissait davantage, accompagnée de sons viandeux, repoussants. Le supplice de la transformation accentua la fureur et la porte ne lui résista pas.

Intimidante comme un molosse, ses yeux rouges sanguins fixaient les énergumènes lui faisant face, l'air colérique. Et peut-être, pour teinter le tableau avec un surplus d’inquiétude, la bête laissa échapper de sa gorge, un râle déchirant.

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Lisette Delcambre
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Dim 23 Aoû - 11:05
La respiration de Lisette résonnait dans le couloir, prouvant l’effroi qui avait saisi son corps à la vue de la créature qui semblait hanter la bibliothèque en cet instant. Aon décida d’attendre calmement les réponses à ses questions, réponses qui ne tardèrent d’ailleurs pas, la demoiselle tentant de reprendre son sang-froid afin de le rassurer. Ses mots hachés détendirent légèrement l’aveugle qui attendit la suite.

Elle ne tarda guère, lui faisant froncer les sourcils. Qu’est-ce que cette pauvre souris avait subis pour faire aussi peur à la jeune française, qui devait en avoir tout de même vu d’autres ? Il savait que les expérimentations de la section scientifiques étaient particulière, mais là tout de même ! La sentant s’agiter devant lui, probablement pour le convaincre de la véracité de ses propos, le breton posa maladroitement une main sur sa tête afin de la calmer, percevant de drôles de bruits derrière la porte qui le mettaient mal à l’aise.

- Je te crois Lisette… Mais j’ai l’impression qu’on ferait mieux de partir et de prévenir les autres…

Il n’eut pas réellement le temps d’expliquer ses motivations, car après tout, à deux ils pouvaient sans doute faire face, la porte laissant passer l’être qui ne ressemblait désormais plus du tout à une petite souris de laboratoire. Les bruits de muscles et d’os en train de se déchiqueter et de se recomposer manquèrent de soulever un haut le cœur dans la poitrine du chanteur dont l’imagination morbide tournait, en cet instant, à plein régime, lui imposant des images de charognes et de cadavres dont il se passerait bien.

Se mordant violemment la lèvre inférieure afin de garder son calme, l’aveugle sentit la souris allaitée aux anabolisants commencer à gratter le sol. Son râle finit de le convaincre de partir loin d’elle afin de lui laisser le champ libre, et surtout afin d’aller chercher du renfort à la scientifique. Cette créature semblait assez en colère pour s’en prendre à tout le monde en plus…

Aon n’eut cependant pas le loisir d’attraper le poignet de Lisette et de courir avec elle dans les couloirs. Le rongeur, plus rapide qu’il ne l’aurait imaginé, était à ses pieds et venait de lui attraper la cheville. La force de ses pattes fit grimacer l’aveugle, ce dernier sentant ses griffes pénétrer sa chair après avoir percé la barrière de son pantalon. L’instant d’après, il se retrouva projeté contre le mur le plus proche, le percutant dans un craquement de mauvais augure. Si l’aveugle s’en tirait avec des bleus et des bosses, la paroi elle se trouvait désormais couverte de fissures.

Un grognement de douleur franchit les lèvres de l’exorciste. Joie, bonheur et menthe à l’eau, ils allaient devoir encore une fois se battre contre une menace ridicule. Il espérait sincèrement que les scientifiques avaient un antidote ou du moins un moyen d’affaiblir la bête parce que là, sinon, ils étaient assez mal barrés. La Congrégation qui risquait de plier face à une fichue souris de laboratoire… Il aurait décidément tout vu ici. Se redressant, Aon se tourna vers le fond du couloir, écarquillant les yeux de surprise derrière ses bandages. Il en sentait d’autres arriver. Oh ma doue beniget, qu’est-ce qu’ils avaient donc fait au bon dieu pour mériter ça ! Attrapant le poignet de la petite compatible, il se mit à courir dans les couloirs, leur opposante principale s’étant empressée de rejoindre ses congénères. La situation était on ne peut plus grotesque, et la colère s’insinua dans les veines de l’aveugle qui poussait des jurons tous plus colorés les uns que les autres, fonçant en direction de la scientifique…
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Aon Dallien
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Aon Dallien
Mar 25 Aoû - 18:01



Lisette contempla avec une palpable stupéfaction, la souris ayant forcé la porte de la bibliothèque. La bête secouait véhément sa tête à laquelle quelques copeaux de bois restaient accrochés. Elle avait grandi, bafouant une fois de plus une logique que Lisette croyait acquise sur l'état de chaque chose. Atteignant à présent la taille d'un gros chien, la souris avait vu sa fureur s’accroître en synchronisation avec son gabarit. Plus forte, plus imposante. La souffrance qui persistait dans ses os attisant le comportement agressif, elle passa aux hostilités sans sommations, éjectant le pauvre Aon contre les parois murales, ne poussant que tardivement une sorte de rugissement victorieux.

La collision due être douloureuse puisque le mûr immortalisait dans sa structure les traces de l'impacte. Lisette qui s'était tenue un peu en retrait et qui avait préservé une posture statique, pour ne pas énerver davantage l'animal, eut la chance d'être épargnée de son hystérie. Elle accourut vers Aon, lui demandant des nouvelles sur son état, avant que celui-ci ne l'empoigna, la guidant au travers les corridors.  

« As-tu une idée de ce qui se passe exactement ici ? » Innocente Lisette. Encore nouvelle et si peu coutumière de ces aventures burlesques. Certaines bouches médisaient sur les inventions des scientifiques. Prétextant des Komulins fous ou des potions douteuses. Faits divers avérés que la jeune, très jeune rouquine, considérait la moue dubitative, son imaginaire embellissant ces créations que ses pairs boudaient.

La perspective que ces mammifères soient les fruits d'expérimentations ne lui effleura pas momentanément l'esprit, trop concentré dans la présente fuite. Ces ? L'utilisation du pluriel n'était pas une inattention du narrateur, car c'est avec ses congénères que l'affreuse souris les avait pris en chasse. Des complices aussi volumineuses, aussi hautes, sortant de canalisations, de caves, ou de quelques trous auparavant étroits avant leur passage forcé.    

Le troupeau blanc était risible. La masse blanche se déplaçant bruyamment rappelait ses rassemblement ovins mais en possédait seulement la vague apparence. Les couinements féroces et les yeux colorés de rouge sanguin brisaient rapidement la comparaison pourtant attendrissante.

« Je pense que les choses vont aller de mal en pis. »

Déclaration relevant du constat. L’attroupement se dirigeait vers le réfectoire, complexifiant dans une prédiction certaine, cette journée qui allait encore devenir mémorable pour son ridicule.

Une faim indicible régissait leur déplacement, excluant l'existence de tout obstacle... Vivant ou inanimé. Les pauvres membres du personnel s’écartaient se collant prestement aux parois. Le tonifiant musculaire injecté dans leurs cellules  quémandait son énergie alimentaire adéquat. Se muant en une fringale impossible à ignorer.

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Jeu 3 Sep - 11:24
Sa main tenait fermement le poignet de Lisette alors qu’ils couraient loin de cet amas blanchâtre poussant des cris de rongeurs stridents, et dont les muscles se défaisaient pour laisser place à des muscles grotesques et à des os déformés. Il était absolument hors de question qu’ils se mettent à travers ces êtres modifiés par on ne savait quelle expérience douteuse, l’aveugle sentant de nouveau bleus s’ajouter sur son dos et ses côtes, conséquences directes de sa rencontre assez peu sympathique avec l’un des murs du couloir qu’ils traversaient vivement.

« As-tu une idée de ce qui se passe exactement ici ? »

La voix de la petite fille lui parvint aux oreilles, reflétant son innocence, sa naïveté même. Tout le monde ici savait que les scientifiques n’étaient pas en reste pour inventer des choses plus ou moins utiles et surtout plus ou moins dangereuses. Mais ce n’était apparemment pas le cas de Lisette. En même temps, elle était arrivée depuis peu ici, il n’était donc guère étonnant qu’elle ne se soit pas encore retrouvée confrontée à cette facette assez curieuse de la Congrégation, qui voyait s’agiter en son sein ce que l’aveugle s’amusait parfois à appeler des « apprentis sorciers », facette assez effrayante et dangereuse lorsque les choses tournaient mal.

Et ils étaient précisément dans ce cas de figure-là. Que l’Ordre Noir se fasse attaquer par ses ennemis, soit, c’était de l’ordre du normal après tout. Mais qu’il se fasse attaquer par des souris maintenant aussi grosses, voire plus, que des rats… Non, là, ça n’allait plus. Imaginez un peu que tout ceci finisse par sonner la fin du QG, ils n’auraient pas l’air ridicules tient…

Mais il lui fallait tout de même répondre à la petite, essayer d’enlever le voile qui pesait sur cette situation pour le moins assez comique d’un point de vue extérieur.

- Je pense oui… Ils vont m’entendre à la scientifique…

Et ce n’était vraiment pas des paroles en l’air. Il comptait bien les secouer un brin histoire de, même s’il savait que cela ne servirait sans doute à rien, le mal étant, hélas, déjà fait. Mais si dans la foulée, un antidote ou une solution pouvait être trouvée, ça ne serait pas plus mal.

« Je pense que les choses vont aller de mal en pis. »

Ce constat était effectivement plein de bon sens, le troupeau blanc et bruyant se dirigeant vers le réfectoire, faisant fuir les membres du personnel qui n’avaient aucune envie de se mettre sur la route de ces abominations. Rapidement, Aon envoya son golem prévenir Jeryy et la scientifique. Pour le chef cuisinier, nul doute que la colère et le dégoût allaient se partager une place de choix dans son ressentit. Voire qu’il allait se défendre bec et ongle contre cette marée de mammifères modifiés. On ne touchait pas à son antre, à sa cuisine, sous peine de se voir infliger une correction mémorable.

Mais il fallait trouver une solution, et vite, avant que les rongeurs ne s’amusent à tout détruire sur leur passage. L’exorciste continua donc de filer avec Lisette en direction des locaux de la scientifique, espérant qu’ils auraient au moins quelque chose à leur proposer…
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Dim 6 Sep - 18:00



Ses pas allongés par la course forcée, Lisette se laissait trainer et entrainer par Aon, peinant quelque peu pour se calquer sur son rythme. La cohorte de rongeurs les talonnait toujours, furax, babines monstrueusement retroussées, mimique sauvage ne trompant point sur leur bestialité belliqueuse. Et pourtant, dans ce marathon improbable, l'enfant de rouquine se sentait amusée. Des frissons saillaient son épiderme comme des grains de sable. Sa mâchoire se crispait d'incertitude. La joie extraite de cette folle aventure interne résultait d'une contradiction singulière telle les défis lancés entre minots à explorer les maisons abandonnées, gloussant de leur chair de poule et de leur pouls affolé.

Inconsciente Lisette. Son âme se sustentait de tous les périples, surtout des plus fantaisistes. Comment pouvait-elle ne pas se laisser prendre au jeu alors que la situation présente en avait tout l'air, dans la congrégation, à l'abri, avec ces animaux tout droit sorti de quelque récit délectable ?

Les paroles d'Aon firent rapidement tomber le masque de leur origine. Ainsi cette horde pelucheuse serait le fruit de production scientifique ? Lisette plissa son front, se creusant des rides de lion, la moue méditative. Les adultes étaient des créatures étranges. Si elle les admirait pour leur effort de création, elle réfutait en revanche cette cruauté infligée à ces pauvres bêtes qui avaient du souffrir de leur état.  

La salive brillait, humidifiant leurs gueules haineuses. Un adjectif analogue qui s'employait dans leurs yeux rouges, violents. Aon pouvait se soustraire de cette contemplation affolante même si les sons d'os broyés et de muscles déchiquetés ne devaient lui être appréciables.

Innocente Lisette. Ignorant tout des facettes obscures du camp qu'elle imaginait sain, sans vices. Elle se serait bouchée les oreilles, tordue d'épouvante, si elle avait connu les tréfonds sanglants de l'ordre. Les évènements se déroulant actuellement étaient encore si enjolivés en comparaison aux réelles expériences ayant détruites des vies humaines. Une réalité qui ne devait jamais prendre écho dans ses rétines pures.

Aon réagit prestement à l'assaut morfal des souris. Envoyant son golem en cantine. L'imagination de Lisette dessinait déjà un Jerry prendre le pouvoir d'une armée de volontaires outillés de casseroles et de louches. Les chevaliers du réfectoire.

Leurs pas s'accumulèrent jusqu'à arriver devant la porte du laboratoire où Lisette s'arrêta époumonée. Ils allaient trouver un antidote où un remède, sans quoi ce serait des mammifères qui triompheraient des forces occultes. Des souris encore plus efficaces que des Noé, l'évocation blesse.

***

La douleur brulait ses articulations de convulsions incontrôlables. Un mal a en rendre fou, pour cet être aux procédés de raisonnement encore étrangers à l'Homme. Elle était la première cette bête, le matricule initial, de séries d'expérimentations aléatoires. La plus mutilée aussi. Sa chair n'ayant pu supporter l'excroissance de sa musculature, avait fini par céder par endroits, dévoilant les striures de son anatomie. Certains ligaments s'étaient déboités, la forçant à se mouvoir en claudiquant.

Piteux animal, le dernier prisonnier de cette pièce. En poussière de verre, les débris de tubes à essai jonchaient dangereusement le sol. Vestiges de sa lutte. Trop opulente pour trouver sa sortie dans les canalisation. Trop grosse pour être qualifiée encore de souris. Elle attendait sa libération dans sa prison de laboratoire.      


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Lisette Delcambre
Jeu 17 Sep - 14:26
Leur course continuait dans les couloirs sombres de la Congrégation où retentissaient les cris et les râles furieux des mammifères blancs qui semblaient vouloir tout renverser, tout dévorer, sur leur passage. La masse blanche et grouillante effrayait le personnel les croisant, et Aon et Lisette ne tardèrent pas à être rejoint dans leur course par des traqueurs quelque peu apeuré par ce que leurs yeux apercevaient dans les ténèbres des murs où luisaient les yeux rouges des rongeurs. Mais ce n’était pas leurs cris qui tordaient le cœur à l’aveugle, mais bien les bruits répugnants de leur anatomie se faisant modifier par il ne savait quoi, et qu’il ne percevait que trop bien malgré le capharnaüm que produisaient ces bêtes dans l’enceinte de l’Ordre Noir.

Ils finirent par arriver dans la scientifique, provoquant un bordel digne des trompettes de Jéricho. De toute évidence, ils n’avaient pas encore reçu la visite du golem de l’exorciste symbiotique qui tournait la tête, cherchant à l’oreille Reever ou Johny, sourcils froncés, gardant toujours la main de Lisette dans la sienne. Il avait certes l’impression d’en faire un peu trop, mais au vu de ce qu’on lui avait raconté sur ce que les expériences de la scientifique avait pu amener, peut être que ces réactions n’étais pas si exagérées que cela. Il espérait vraiment qu’ils allaient pouvoir faire quelque chose, d’un parce que les souris risquaient de tout détruire si on ne trouvait pas un moyen de les arrêter, et de deux parce qu’elles souffraient sans aucun doute possible de leur état, un état qu’elles n’avaient jamais demandé et qui semblait les transformer en des sortes de monstruosité ambulantes.

Il n’eut finalement pas à chercher tant que cela, le scientifique tailleur de cette joyeuse bande d’apprentis sorciers arrivant vers eux afin de leur demander ce qui s’était passé. Les traqueurs ne tardèrent pas à l’orienter vers les deux exorcistes finissant de reprendre leur souffle, lui expliquant juste rapidement ce qu’ils avaient vu. Quelques secondes plus tard, ce fut au breton de s’exprimer, ce qu’il s’empressa de faire, avec un calme posé mais également sombre.

- Johny, qu’est-ce que la scientifique a encore fait pour que des souris se transforment en sorte de molosses ? La première qu’on a rencontrée avec Lisette m’a envoyé promener dans un mur, et il y en a une bonne trentaine au moins qui est en train de s’attaquer au réfectoire.

Sa voix était sérieuse, et son expression indiquait clairement qu’il ne s’agissait aucunement d’une blague de sa part. Il pouvait toujours sentir les bleus s’étendre sur la peau de son dos et de ses bras, sapant tout doucement ses forces et lui titillant, pour le moment, gentiment les nerfs. Il restait à espérer pour lui qu’Hannibal ne le retrouve pas, sinon il allait devoir s’expliquer et passer un autre mauvais quart d’heure, d’autant qu’il refusait toujours d’aller à l’infirmerie. À force, il allait finir par ne connaitre plus qu’elle à la Congrégation !

Certains scientifiques, en entendant cela, se mirent à fouiller dans leurs innombrables papiers, cherchant l’origine de leur problème, et par là-même, sa solution. D’autres partirent en direction des laboratoires, interdisant formellement aux exorcistes et aux traqueurs de les suivre, ce qui fit hausser des sourcils à plus d’une personne dans celles se trouvant concernées par une telle interdiction. Des jurons ne tardèrent pas à se faire entendre, brisant de ce fait, et de manière instinctive, l’interdiction somme toute bancale. Aon s’avança afin de savoir de quoi il en retournait, gardant toujours la main de Lisette dans la sienne, essayant malhabilement de la réconforter après cette drôle de course-poursuite au sein des couloirs de leur QG.
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Aon Dallien
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Ven 23 Déc - 10:15



Son cœur battait encore la mesure d'une célérité en crescendo, pouls cadencé d'un rythme effréné et dont elle tentait péniblement l'entracte en approfondissant sa respiration par grandes bouffées. L’adrénaline se diluait à son sang rougissant son faciès époumoné de la course. Jamais son imagination la plus dense ne lui aurait figuré qu'elle eut un jour à dépenser des efforts aussi athlétiques, encore moins pour garantir sa sécurité face à une menace risible.

Les portes de l'unité scientifique amputaient les rescapés de ce marathon absurde dans un espace hors d'atteinte, désintéressé de leurs intentions factuelles : se nourrir, en résultait leur acharnement au réfectoire, cible de leur offensive.  

Lisette greffait toujours sa main dans celle d'Aon où elle palpait le réconfort de toutes ses frayeurs récentes. Peur de se blesser, de voir des personnes aimées abîmées des ergots de ces rongeurs furax et angoisse tangible de leur état. Pauvres bêtes, dussent-elles pâtir de leurs musculatures mutilées en perpétuelle croissance meurtrissant leurs carcasses difformes. Une empathie pour ces Êtres velus resserra son souffle dans une inquiétude marquée. Ses doigts enlacèrent leur étau dans la paume de son pair. Sentait-il, lui dont les yeux résultaient d'effleurements attentifs, sa crispation soucieuse dans ce geste anodin mais significatif ? Très certainement. Ce qui n'esquiva point des lèvres de Lisette quelque interrogation. « On trouvera une solution pour les guérir sans que du mal ne leur soit fait, dis Aon ? » La voix abattue fléchissait dans sa mélancolie moite, se murmurant presque dans une extinction capitulatrice dans son ultime point interrogatif.

La réponse de l'aveugle lui mit du baume au cœur, et c'est peu de temps après et sur ces entrefaites qu'arriva Johnny qui fut étonné, comme la généralité présente dans cette pièce, du récent accident.

Lisette ne pu refréner un maigre rictus de réconfort fade, pour ces miséricordieux alchimistes dépassés par leurs propres élans de créativité. Analogues à des enfants qu'elle ne pouvait que comprendre. N'avait-elle point fait de bêtises et ne s'en était-elle point déjà voulue si tôt celle-ci commises ? Certes, l'envergure n'était point de cet acabit mais la faute n'en restait-elle pas moins pardonnable ?

Douce Lisette, sans en avoir le statut et la juridiction, elle se revêtait de la robe d'un juge clément absolvant toutes les erreurs commises. Par affection, corrompue par des sentiments trop tendres.

Le scientifique suivit par quelques de ses semblables couru dans les laboratoires instantanément la nouvelle assimilée et l'air grave. Le duo les poursuivit bravant l'interdiction aux cris audibles de leur provenance.

La pente de cette journée n'en finissait plus de descendre et comme une boule de neige, les souris expérimentales de la congrégation s'engraissaient dans une progression impossible à stopper.  

***


Ses fibres organiques pendaient en lambeaux charnels. Leur gainage de plus en plus fructueux, trop pour son corps ne supportant point cet allegro aigu. Aiguë telle était la douleur à s'infuser en aiguilles chauffées à blanc dans le moindre centimètre de son derme tant ses cellules s'avivaient à l'air acide. Ses cordes vocales vibraient d'un mal qu'elle ne pouvait oraliser d'aucun vocable. Les gémissements défiaient la hauteurs des notes dans une plainte en déchirant les partitions. Fracturant les tympans. Tintant sur les vitres de sa prison, observatoire intrusif. Corrosif pour les oreilles mitoyennes de son écho. Les créatures bipèdes responsables – sans qu'elle ne le sache – de son cloisonnement, se couvrirent les orifices récepteurs de cette torture auditive, enjoignant le cobaye dans des chœurs déplaisants.  

Sortir. Quel qu'en soit le sacrifice. Se délivrer. Fuir.

Son instinct basique lui supputait ces chuchotements, elle s'exécuta muant en un singulier bélier, de ces colonnes fonceuses de portails,  mouvant de lui même contre les parois du vaste laboratoire.

En rogne. Écorchée de toutes parts par des débis de verre, elle parvint à s'extirper sans mal de sa salle de confinement, écartant de sa route comme un jeu de quilles, les scientifiques s'opposant à sa délivrance.

Elle en avait les ressources.

Dodue tel un ours polaire, elle en possédait l'allure et la parure.

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Ven 12 Mai - 3:38
« On trouvera une solution pour les guérir sans que du mal ne leur soit fait, dis Aon ? »

L'aveugle avait tenté de son mieux de rassurer Lisette lorsque cette dernière avait soufflé ces faibles mots en arrivant dans l'enceinte pour le moment sûre de la scientifique. Il n'avait pas envie qu'elle s'inquiète plus que nécessaire, et il partageait en partie sa pitié pour ces bêtes qui n'avaient, au final, rien demandé. Il espérait sincèrement ne pas en arriver à cette extrémité que la petite française redoutait tant pour les rongeurs monstrueux qui se battaient en cuisine afin de sustenter cette faim qui les rendaient fou.

Il avait cependant bien fait de ne pas faire de promesses à la compatible.

Le symbiotique s'arrêta avant même d'arriver en vue de l'énorme bête qui tentait de sortir hors de ces murs qui virent les supplices l'ayant menée jusqu'à ce point de non retour. Les cris et appels à l'aide des scientifiques lui donnaient un bon aperçu de ce que ses yeux ne pouvaient voir, de même que le bruit sourd que les pas de la souris provoquaient en frappant le sol. L'odeur du sang le raidit. Pas question qu'il y emmène Lisette avec lui. Rapidement, l'aveugle posa une main sur l'épaule de la petite, l'arrêtant dans sa course et l'obligeant à lui faire face.

- Va chercher les traqueurs qui sont restés dans le laboratoire Lisette, je crois que l'on risque d'avoir besoin de leur équipement...

L'innocence n'était pas faite pour combattre des créatures de chair et de sang, elle n'était réellement efficace que contre les akumas et les apôtres qui ne cessaient de vouloir détruire l'arme divine. Surtout celles qui, comme lui ou Lisette, n'étaient pas de réelles armes et ne pouvaient donc pas normalement faire de dégâts en dehors des combats menés contre leurs adversaires habituels, ou alors en leur demandant un taux d'activation poussé. Les traqueurs, eux, avaient au moins des armes et des boucliers.

Sans attendre la réponse de la rouquine, il la poussa gentiment en sens inverse, lui demandant de faire vite alors que les bruits se rapprochaient. Il espérait que dans la salle, quelqu'un l'empêcherait de revenir faire face à la masse informe qu'il pouvait déjà sentir à quelques mètres de lui.

Le breton soupira avant de laisser des notes glisser hors de ses lèvres. Il n'était pas sûr de pouvoir mettre un terme aux souffrances de celle qu'il pouvait désormais percevoir mais... Il pouvait au moins essayer. Et au pire il pourra la ralentir suffisamment pour permettre aux scientifiques de se mettre en sécurité, et aux traqueurs de l'achever.

- Navré...

À ses côtés, deux formes menaçantes se formèrent et s'élancèrent sur l'animal étrange encombrant les laboratoires.
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Ven 16 Juin - 15:46



Le cri qui impacta les tympans de Lisette lui aviva une douleur analogue à des ergots carnassiers griffant leur sauvagerie sur une surface d'ardoise. Ses mâchoires se crispèrent en écho de cette peur qui roidissait ses muscles et recroquevillait ses articulations. Ce n'était point tant la frayeur de ce colossal rongeur qui glissait dans son cœur éprouvé cette crainte palpable. Son myocarde s'obstruait d'un ressenti davantage poisseux, une vase d'empathie embourbant chacun de ses battements. La souffrance du pauvre animal devait être indicible. Cette seule pensée répercutait en réplique ses pulsassions cardiaques malhabiles sur le reste de son faible corps, des secousses sismiques charnelles la possédaient.

Les épines de verre échouées en poussières de cristal sur le sol écorchèrent sa vision tandis que le chaos ambiant avinait sournoisement sa sanité. Les grains de son derme étaient ces parois spongieuses, elles étaient perméables aux émotions amplifiées.

La panique garrottait ses mouvances, et c'est le timbre de Aon qui scinda ces liens invisibles.

L'injection de partir chercher les traqueurs plissa ses yeux d'un dégoût silencieux, n'osant se figurer la lutte de ces expérimentés en survie, doués d'armes et de moyens de défense efficaces quand bien même primaires, contre des vies victimes acculées dans une violence par dépit et opposition de leurs propres bourreaux. Cet acharnement en légitimait-il un autre ?

Pressée par l'urgence de la situation, Lisette obtempéra cependant d'une brève oscillation de tête et couru à toutes jambes en opposition de la menace brute. Les synapses dansaient leur petite valse électrique dans le courant de sa réflexion désinhibée. Si il existait une autre solution. Une seule pouvant esquiver ce vain massacre...

Des larmes de sueur gouttèrent de son front. Perles d'effort et de sentimentalisme mêlées. Ses doigts s’écussonnèrent à la cape blanche d'un des traqueurs. « Il faut que vous l'aidiez... Monsieur... » Sa voix se séquençait d’expirations. Mais l’accalmie serait reportée.    

Rassurée de savoir Aon prochainement épaulé dans sa lutte au devant d'un Goliath velu, ses mollets reprirent leurs enjambées précipitées. User sa voix, abîmer sa respiration, briser chacun de ses vocables. Si une blouse immaculée possédait ou trouvait l'antidote de ce poison mutagène, la victoire serait complète, et l'issue – avec fortune – heureuse.

L'espoir était enfantin.

Lisette avait cette foi innocente.

***


Ses griffes s'agrippaient avidement au sol, se cramponnant à une réalité devenue tangible grâce à des amusements d'apprentis sorciers. Ses crocs d'ivoire jaunis aiguisaient sa mâchoire brillante de salive, bouillante de douloureuse colère. Les intrus de son espèce étaient une menace oppressante dont l'expérience – et les nombreuses qu'elle avait subi à cette époque où elle était iniquement prisonnière de l'étreinte d'une poignée de main – lui avait enseigné la fourberie de ces bipèdes ainsi que leur cruauté.

C'était donc d'une infusion de survie et d’une appréhension agressive qu'elle peinait à se hisser vers un extérieur aux senteurs de lait et de miel, de terre promise.

Après avoir enduré l'enfer, elle se battait pour son paradis. Mais elle ne partirait point seule. Ses enfants, son sang, l'attendaient dans un autre endroit. Elle sentait leur odeur au travers des surfaces étranges divisant l'espace – Pourquoi ces bêtes imberbes scindaient-elles tout dans des boites ?

Pour les retrouver, elle était prête à écarter quiconque de sa traversée. Et cette drôle de créature sans yeux qui lui faisait obstacle n'enfreindrait point la règle.  

Elle explosa un long couinement de défiance, une sommation parée à être rompue par l’exécution de sa hargne justifiée.

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Dim 23 Juil - 17:24
Aon avait senti les tremblements de Lisette lorsqu’il avait arrêté leur course et l’avait tournée vers lui afin de lui demander de chercher les traqueurs pour barrer la route à la monstrueuse souris qui se trouvait désormais face à lui. L’enfant exorciste avait laissé son empathie prendre le pas sur le reste, et lui faire ressentir la douleur probable de l’animal qui se traînait désormais hors des laboratoires. L’aveugle ne lui avait pas vraiment laissé de choix. Il l’éloignait à dessein de leur cible. Parce qu’il valait mieux pour Lisette qu’elle coupe le contact avant que les choses n’aillent plus loin. Car elles risquaient de finir très mal.

Et maintenant, il se tenait debout, dans le couloir, à lui barrer la route malgré la peur et le dégoût qui lui tordaient les entrailles. La créature hurla. Il pouvait comprendre la haine de la bestiole à son encontre. Pour elle, il ne devait être qu’un obstacle l’empêchant de s’enfuir, voire pire, un de ceux qui lui avait donné, à force d’expérience, cette masse et cette forme qui la disloquaient de l’intérieur.

Sa voix se fit plus forte, son activation augmenta. Une nouvelle fois, il se demanda avec une ironie amère pourquoi il fallait toujours que la scientifique s’amuse à jouer les apprentis sorciers. Sans doute afin de les empêcher de se reposer à peu près correctement dès qu’ils rentraient de mission. Un peu comme un entraînement pour leur dire « surtout, ne baissez pas votre garde, vous ne savez jamais quand les ennuis peuvent surgir ! »

Sauf qu’au bout de plusieurs mois, ils avaient finis par le comprendre, merci bien !

Les créations sous ses ordres s’élancèrent sur la souris gigantesque, venant réduire ses mouvements. L’aveugle tiqua sous l’énergie que cela lui demandait. La bestiole avait bien plus de force qu’il ne l’avait imaginé, et il allait devoir rester vraiment concentré s’il ne voulait pas se retrouver une nouvelle fois balancé contre un mur. Il avait déjà assez donné !

Par chance, les traqueurs ne tardèrent pas à arriver afin de lui prêter main forte. Aon remercia mentalement Lisette, assez heureux qu’elle ne soit pas à leurs côtés face à la souris qui se rapprochait désormais de la taille d’un grizzly.

En arrière, les scientifiques s’activaient, s’emmêlaient les pinceaux. Ils avaient possiblement un antidote dans tout leur fatras immense, mais encore fallait-il le trouver, et ensuite l’injecter au monstre haineux maintenu en retrait par les traqueurs et l’exorciste chanteur.

Et puis, restait une inconnue…

Est-ce que l’antidote allait réellement fonctionner ?
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Mar 8 Aoû - 11:04



Son souffle expirait des bouffées alourdies. L'air qui gonflait ses poumons s'extirpait des barreaux de sa cage thoracique un râle sonore, un effort aux échos gutturaux, sa volonté d'agir s'exprimait dans ces répétitions vitales rythmées par des pulsations cardiaques en battant la mesure : un accelerando effréné. Sa voix n'était plus qu'une haleine sonore, un morse venteux dans lequel elle perdait ses partitions, monotonie d'une note unique, le crachat de ses lippes haletantes. Un chant muet qui n'égarait en rien les orchestrations encéphaliques. Sa course à corps perdu se régissait d'une pensée prédominante : trouver le nectar qui infuserait une fin heureuse à cette histoire délurée.

Ses contes avaient sensibilisé son affection. Ses lectures oniriques avaient aiguisé son cœur d'enfant, comme on taille un diamant. Son appréciation s'était polie du même éclat. Son amour brillait pour toute créature. Un carat pur qui illuminait sa présente quête d'une candeur dressée en joyau.

Ses pas arrêtèrent leur mélodie systolique. L'entrelacs de ses phalanges combla ses jointures dans le tissu d'une blouse blanche affairée dans sa besogne chimiste pressée par l'urgence factuelle. Le scientifique mélangeait les couleurs dans un cocktail d'agitation acide. Lisette se risqua à superposer sa voix à ses travaux dont elle devinait déjà la rhétorique. « Vous cherchez une potion pour guérir les souris ? » L'apprenti sorcier opina d'une brève oscillation de tête, le rictus honteux. Une part de sa nature culpabilisait de causer autant d'inquiétudes sous une figure enfantine. La petite fille réceptionna sa gêne d'un sourire compatissant. Une absence de reproches à la condensation solaire de sa chaleur faciale. Son timbre rutilait des rayons apaisants. « Vous allez trouver une solution. J'ai confiance en votre science, car je sais qu'elle vous permet aussi de tisser des merveilles. » Fentes d'ivoire rutilant leur courage, le baume stellaire de ses vocables perpétuait d'autres soins paroliers. « Vous créez la vie... L'intendant en a bien saisit le sens avec ses Komulins adorables. »

Parfois les mots d'enfants égalaient les plus grands discours pour motiver les troupes.

***

Sa souffrance corrodait ses parois anatomiques. Un acide la rongeait depuis l'intérieur, prolongeant son supplice et allongeant sa rogne. Ses pattes s'abîmaient sur la surface lisse de ses étranges écailles de métal dont se paraient les bipèdes agiles. Des chimères étranges les escortaient graduant sa confusion. Vers qui diriger sa rancœur mère ? Un nouveau cri époumona ses cotes déchirées tandis que son enveloppe velue, large, muta en un massif tourniquet qui ne manqua point de faire culbuter quelques de ces êtres hideusement imberbes.

Une force l'attisait intestinement, un élan de vie et d'amour génétique. Ses enfants, elle voulait les chérir et les préserver de cette race perfide. Le colosse rongeur força le chemin, sacrifiant volontairement ses fragments charnels, ainsi que s'il s'enfonçait dans une route d'épines, ces cures-dents affûtes étaient médiocres à contrario de son inquiétude maternelle.  

Ses yeux rouges s'exorbitèrent et reflétèrent de pâles signes lointains. De nouveaux prédateurs étaient en approche. L'un minuscule et l'autre haut. De cette robe blanche si inquisitrice. Ses pinces tenaient une curieuses substances. La souris se roidit en grognant. Elle ne les laisserait la tourmenter davantage.

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Mer 7 Mar - 2:03
Les notes de la mélodie lançaient ses créations sur la souris devenue Goliath, les faisaient tournoyer sous une concentration certaine qui n'admettait aucun faux pas, aucune distraction. À ses côtés, les traqueurs appelés en renfort joignaient leurs efforts aux siens pour arrêter ce curieux adversaire mu par une volonté poussée par son instinct de survie. Les boucliers rencontrèrent les griffes. Les lames fantomatiques les chairs. Mais si les premiers parvenaient sans trop de problème à effectuer leur tâche, il en était autrement pour les être d'innocence qui ne pouvaient pas grand chose contre cet être dépourvu de toute trace de matière noire.

Du temps, voilà tout ce qu'ils gagnaient en cet instant alors que la créature à l'anatomie boursouflée hurla une nouvelle fois de rage. Elle avait bien conscience de ce qu'ils étaient pour elle, quand bien même ils n'étaient pas des scientifiques. Elle se dressa violemment, sa queue frappant l'air avant que, dans un mouvement circulaire, elle ne vient fouetter l'air et tenter de projeter le petit groupe lui faisant face contre les murs déjà bien amochés du laboratoire.

L'action avait été si brusque, si inattendue, que la plupart fut effectivement balayée de son chemin, ou du moins avait été obligé de reculer à la va-vite. Aon se trouvait dans le dernier cas, et la rupture de sa concentration, causée par la situation et par le fait qu'une traqueuse l'avait emporté avec elle sans crier gare hors d'atteinte du rongeur, se voyait dans la dissolution silencieuse des chimères et dans les plissures de douleur de son front.

L'arrivée d'un scientifique et de Lisette eut au moins le mérite de figer la souris et de laisser un court instant de répit qui permit aux traqueurs et à l'exorciste aveugle de se reprendre un minimum. Le breton reprit son chant, les combattants leurs armes et leurs boucliers. Des liens verts tentèrent d'immobiliser la créature afin de laisser le scientifique injecter le produit qu'il tenait dans la main. Et réussirent. Mais la violence et la force de la bestiole ne permettaient pas à ses adversaires de relâcher leur attention, peu importe leur état.

Parce que s'ils la laissaient filer, nul doute qu'elle n'hésiterait pas à se venger.
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Sam 31 Mar - 10:17



Le liquide salvateur brillait dans sa robe rubis, captif de sa prison de verre cylindrique. Le scientifique l’étreignait précautionneusement dans ses doigts sans que cette délicate poigne ne ralentit la rythmique de sa course. Ses jambes accéléraient leurs mouvements cadencés, accompagnées de l'innocente demoiselle, elle aussi porteuse d'espoirs véhéments dans cette solution impromptue, dont il priait intérieurement la totale réussite. L'échec ne leur était autorisé. Et si la précédente expérience résultait un aboutissement si calamiteux, il murmurait le souhait que cette improvisation chimique répara les désastres occasionnés par l'orgueil de sa science.

Haletant, l'expiration sonore, ils arrivèrent à proximité de leurs camarades renversés au sol et luttant pour endiguer la rage du colossal rongeur. Mammifère qui surpassait sa condition par des proportions hideusement abstraites. Sa musculature saillait de sa chair déchirée et à vive, en proie aux irritations de l'air ambiant sur ses dermes nus. Un cri puisa sans les ressources de ses cordes vocales et mua en quelque dissonance douloureuse lorsque les résidu d'innocence la ligotèrent. Une étreinte sur son anatomie tuméfiée, en lutte pour une conservation légitime. La souris ne cessait ses gesticulations prisonnières. Lisette a mal devant cette contemplation bouchère abaissa les paupières tandis que ses mains étreignirent sa poitrine au cœur glacé. Elle ne savait comment le réchauffer sans échapper à cette réalité inique, la démonstration de la cupidité mortelle.

Une délivrance qui s'esthétisait pourtant vers la fin heureuse de ses contes appréciés.

Le scientifique s'approcha, non sans crainte, de la créature mutilée remuante comme une carcasse naufragère. Ses compagnons l'aidèrent à distraire la bête pour qu'elle ne sente plus que ne contemple, le dard de la seringue qui pénètra les derniers remparts de sa peau brisée.

Une peine s'infusa dans ses veines lorsqu'il y rampa la froide substance.

Puis un soulagement délectable.

La souris s'endormit sous la bienfaisance de son corps retrouvant sa forme, diminuant comme quelque ballon évidé de son air. Sa quiétude gagna l'audience environnante, un calme après un cataclysme. Lisette horrifiée se rapprocha de l'immobile silhouette et fut rassurée d'une risette timorée lorsqu'elle constata l'abdomen de la petite fourrure blanche se soulever sous la vibration d'une respiration constante.

Un chapitre se fermait presque.

Ses lettre de fin lui semblait dorées de promesses bienveillantes.

Seules restaient les complices de cette – maintenant – petite souris pour en être les bénéficiaires.

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Sam 6 Avr - 14:44
Les derniers instants de lutte parurent durer bien trop longtemps aux traqueurs et à l'exorciste aveugle qui contenaient l'énorme souris boursouflée. Le breton sentait déjà la migraine s'insinuer entre ses tempes, et ses blessures, bien que peu profondes, recommençaient à tirer sur ses nerfs et sa peau. Rien de bien grave, certes, mais c'était suffisamment présent pour l'agacer.

Sentir la souris se calmer et dégonfler fut donc un soulagement. Lentement, le brun finit sa chanson et se tourna enfin vers la traqueuse qui l'avait entraîné à sa suite hors de la zone d'attaque du mammifère, la remerciant. Cette dernière lui fit rapidement comprendre que ce n'était rien et ne tarda pas à filer avec ses collègue, sans doute trop heureuse de quitter ces lieux. Il pouvait la comprendre. Les locaux de la section scientifique étaient après tout connu pour être peu sûrs. Encore plus après cette aventure qui, il en était sûr, allait fortement faire jaser dans les rangs de la Congrégation.

Il ne tarda pas à retrouver Lisette. Elle semblait aller bien, et il espérait sincèrement que ce qu'elle avait vu ne la marquerait pas trop. Ce n'était après tout qu'une enfant, et aucune enfant ne devrait se confronter à ce genre de spectacle. Comme aucun enfant ne devrait prendre part à une guerre. Tout aussi "sainte" fut-elle.

Aon serra les poings une ou deux secondes. L'impuissance le rongeait, mais que pouvait-il faire ? Rien, malheureusement, l'Innocence avait choisi sa compatible, la Congrégation l'avait trouvée et elle était désormais une soldate au "service" de Dieu. Tout ce qu'il pouvait faire c'était essayer de la protéger de son mieux.

Ils restèrent discuter un peu avec les membres de la scientifique. L'assurance que tout devrait bientôt rentrer dans l'ordre maintenant que la première souris avait retrouvée sa taille normale les rassura. Mais n'empêcha pas le breton de leur faire comprendre ce qu'il pensait de leurs expériences, d'autant que ce n'était pas la première fois que leur folie scientifique créait des catastrophes au sein des murs de l'Ordre. Des rires gênés fusèrent, et ils se séparèrent, les exorcistes repartant dans les couloirs désormais vidés de leurs menaces affamées, et ce jusqu'à ce qu'une infirmière ne vienne choper le breton qui la suivit sans moufter, saluant Lisette une dernière fois avant de partir à l'infirmerie.
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Aon Dallien
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